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(Emballement médiatique autour de la fausse arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès. Photo : EPJT)

France

Fiascos en série dans l’affaire Dupont de Ligonnes. Police et médias se fourvoient suite à l’arrestation d’un homme présumé être le fugitif le plus recherché de France. Des sources de la police française, informées par les autorités écossaises, ont averti les médias vendredi 11 octobre au soir de l’arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès. Celui-ci est soupçonné d’avoir assassiné sa femme et ses quatre enfants dans leur maison de Nantes et recherché depuis huit ans. C’est Le Parisien qui a annoncé en premier, sur son site, son arrestation. Les médias, dont l’AFP, ont repris la nouvelle, se basant sur la compatibilité entre les empreintes de l’homme arrêté et celles de l’homme recherché. Samedi 12 octobre, suite aux résultats du test ADN les rédactions ont fait machine arrière. Mais un peu tard. De fait, l’homme arrêté est un retraité nommé Guy Joao. L’ensemble de la presse reconnaît que la remise en question du système médiatique est nécessaire après une erreur de cette ampleur. Du côté de la police, le constat est le même : une enquête préliminaire a été ouverte à Nantes par Inspection générale de la police (l’IGPN) concernant une possible « violation du secret de l’instruction » au sein même de la police.

Impôts en baisses, pauvreté en hausse. L’Institut des politiques publiques (IPP) et l’Insee ont rendu leurs évaluations respectives sur l’impôt et la pauvreté en France. Les résultats de l’IPP, sortis mardi 15 octobre, font état d’une augmentation de 2 % des revenus disponibles des classes moyennes. Elle est de 1 % pour les 20 % les plus riches. Les 20 % les plus pauvres n’ont pas vu, eux, leurs minimas sociaux revalorisés. L’Insee a présenté mercredi 16 octobre ses premières estimations sur la pauvreté. Elle aurait augmenté de 0,6 point en 2018. Ainsi, 14,7 % de la population française, soit plus de 9,3 millions de personnes, vivrait dans la pauvreté. Selon l’indice Gini, l’augmentation des inégalités n’a jamais été aussi forte depuis 2010.

La Française Esther Duflo décroche le prix Nobel d’économie. A 46 ans, elle devient la plus jeune détentrice de ce prix et la seconde femme à le recevoir. La Française a été couronnée aux côtés de deux économistes américains, son compagnon Abhijt Banerjee et son collègue Michael Kremer. Les trois lauréats travaillent au MIT à Cambridge. Ils ont été récompensés pour leur travail sur la réduction de la pauvreté. Le soir de son sacre, Esther Duflo s’exprimait sur Europe 1 : « C’est le travail de tout un mouvement qui est récompensé. »  La Française a été formée à l’ENS, à Paris, avant de s’envoler pour les États-Unis. En 2010, elle avait obtenu la médaille John Bates Clark, considérée comme un tremplin au Nobel.

Pompiers en colère. En grève depuis le 26 juin 2019, 7 400 sapeurs-pompiers professionnels ont manifesté dans la capitale mardi 15 octobre, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. Suite à l’appel de sept syndicats de la profession, ils ont effectué une marche pacifique dans la capitale. A la fin de la manifestation, les CRS ont eu recours au gaz lacrymogènes et canons à eau pour disperser les manifestants. Cette réaction des forces de l’ordre a choqué l’opinion publique. Six interpellations ont été recensées. Ainsi que trois blessés du côté des forces de l’ordre. L’intersyndicale formulait quatre revendications dont la revalorisation de la prime de feu et la reconnaissance de métier à risque. Sa délégation n’a pu rencontrer le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Trois réunions ont cependant été fixées entre les représentants syndicaux et le gouvernement. La première se tiendra le 6 novembre en présence de Jean-Paul Delevoye, chargé de la réforme des retraites, autre point qui cristallise les tensions.

Loi Bioéthique. Une promesse de campagne concrétisée. L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi sur la bioéthique en première lecture. Une des mesures phares concerne le droit à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes. Le 15 octobre, après quatre-vingt heures de discussion, la loi a été votée avec 359 voix pour, 114 contre et 72 abstentions. Le projet sera débattu au Sénat au mois de janvier.

Le voile à la une. Vendredi 11 octobre, lors d’une réunion au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, l’élu Rassemblement national, Julien Odoul, s’en est pris publiquement à une femme portant le voile, exigeant son départ de l’hémicycle. La scène filmée a fait le tour des réseaux sociaux. Cette polémique a relancé un énième débat médiatique sur le port du voile dans les lieux publics alors que celui-ci s’était calmé ces dernières années. Les discussions, parfois violentes, ont envahi les plateaux de télévision. Les propos du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, ont fait polémique notamment lors de son passage à BFMTV où il a affirmé : « Le voile n’est pas souhaitable dans notre société. » Pas moins de 90 personnalités ont demandé au président de la République de condamner Julien Odoul.

Christian Jacob président des Républicains. Le député de Seine-et-Marne a été élu dimanche 13 octobre à la tête du parti de droite Les Républicains. Il l’a emporté dès le premier tour avec 62,58 % des suffrages. Quelque 62 401 adhérents se sont déplacés aux bureaux de vote. Ses opposants, Julien Aubert et Guillaume Larrivé, se sont inclinés avec respectivement 21,28 % et 16,14 % des suffrages. L’homme de 59 ans remplace ainsi Laurent Wauquiez. Ce dernier avait démissionné de la présidence du parti au lendemain des élections européennes en mai 2019. Christian Jacob prend la tête d’un parti qui subit actuellement des défections, dont celle de Jean-Pierre Raffarin qui a annoncé son départ le jour du vote. 

Monde

Émeutes à Barcelone après la condamnation d’indépendantistes.  Neuf anciens dirigeants catalans ont été condamnés, lundi 14 octobre, à des peines allant de 9 à 13 années d’emprisonnement pour « sédition ». Des milliers de personnes se sont alors rendues à l’aéroport de Barcelone pour protester contre ce jugement. La police a réprimé le mouvement en chargeant : 37 personnes ont été blessées selon les services de secours dépêchés sur place. Le Tribunal suprême espagnol a aussi émis un nouveau mandat d’arrêt européen à l’encontre de Charles Puigdemont, leader en 2017 du gouvernement autonome catalan, aujourd’hui exilé en Belgique. Depuis, des milliers d’indépendantistes convergent à pied vers Barcelone le jour et manifestent en montant des barricades la nuit. La fédération espagnole de football a dû repousser le Clasico entre le FC Barcelone et le Réal Madrid, initialement prévu le 26 octobre.

À Hong-Kong, Carrie Lam huée au parlement. La cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, n’a pas pu prononcer son discours de politique générale au parlement à deux reprises. Les 16 et 17 octobre, des conseillers de l’opposition se sont mis à scander des slogans au moment où elle s’apprêtait à prendre la parole, obligeant Mme Lam à quitter l’hémicycle. L’ex-colonie britannique vit une crise politique sans précédent depuis juin. Des manifestants pro-démocratie protestent contre le recul des libertés et l’ingérence de Pékin. Pour sortir de la crise, le gouvernement a annoncé des mesures d’aides sociales, notamment en matière de logement.

La Turquie suspend son offensive en Syrie. Jeudi 17 octobre, Ankara a annoncé la suspension, pendant cinq jours, de l’offensive lancée le 9 octobre dans le nord-est de la Syrie. Cet accord fait suite à une rencontre entre Recep Tayyip Erdogan, le président turc, et Mike Pence, le vice-président américain. À l’annonce de la nouvelle, Donald Trump s’est félicité du « bon choix » d’Erdogan qu’il a qualifié de « sacré leader ». Du côté turc, le quotidien progouvernemental Yeni Akit a titré jeudi soir « La Turquie a mis les États-Unis à genoux ». En effet, l’accord réalise tout ce que souhaitait la Turquie en lançant son offensive : le contrôle d’un territoire syrien à sa frontière et le retrait total des combattants kurdes de ce territoire.

Brexit: une semaine décisive. Londres et Bruxelles ont fini par trouver un accord de dernière minute, avant le début du Conseil européen, jeudi 17 octobre. Le vote du parlement britannique du lundi 21 octobre sera décisif. En début de semaine, Elizabeth II a prononcé un discours devant la Chambre des lords. A cette occasion, la reine s’est alignée sur le gouvernement : le Royaume Uni sortira de l’Union européenne le 31 octobre coûte que coûte. Un compromis se dessine à propos l’Irlande du Nord : les deux parties ont élaboré un projet qui éviterait la présence d’une frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Cette dernière resterait dans l’union douanière britannique et les contrôles douaniers auraient alors lieu entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne.

Premier revers électoral pour Orban. Lors des élections municipales hongroises du 13 octobre, le parti au pouvoir (Fidesz) a été battu par la coalition d’opposition (gauche, centre, libéraux). Le parti de Viktor Orban ne conserve que 13 des 23 grandes villes. Ces résultats ont créé la surprise puisque le parti ultraconservateur domine le paysage politique depuis dix ans. A Budapest, Istvan Tarlos (Fidesz), maire depuis 2010, a perdu face au pro-européen Gergely Karacsony, 44 ans. Sensible à l’écologie, ce dernier a déclaré : « Nous ramenons Budapest en Europe. Budapest sera verte et libre » dimanche soir, face à cette victoire qu’il qualifie d’historique. Orban a reconnu la défaite de son candidat devant ses militants en affirmant être « prêt à coopérer » avec le nouveau maire.

Jean-Yves Le Drian en Irak. Le jeudi 17 octobre, le ministre des Affaires étrangères a rencontré son homologue à Bagdad pour décider du sort des djihadistes français. Leur détention est jusqu’ici gérée par la milice kurde de protection du peuple. L’offensive militaire dans le nord de la Syrie, entreprise par le chef d’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, remet cette gestion en question. Le gouvernement d’Edouard Philippe ne souhaite pas que les combattants français de l’Etat islamique soient rapatriés en France mais jugés en Irak. Les dirigeants irakiens ont cependant refusé la mise en place d’un tribunal international à Bagdad.

Tunisie : le juriste Kaïs Saïed élu président. Le nouveau chef d’Etat a été plébiscité avec 72,7 % des suffrages, le 13 octobre 2019. A 61 ans, il remporte une présidentielle anticipée ubuesque. Il était opposé, au second tour, à l’homme d’affaires Nabil Karoui qui était encore écroué deux jours avant le vote. Initialement prévue le 17 novembre, le scrutin a dû être avancé à cause du décès, le 25 juillet, de l’ancien président, Béji Caïd Essebsi. Ce résultat reflète le souhait de renouvellement politique : les partis majeurs Nidaa Tounès, précédemment au pouvoir, et Ennahda ont été largement battus au premier tour. Le pays ne connaît que sa deuxième présidentielle démocratique depuis la fuite du dictateur Ben Ali lors du printemps arabe.

Loisirs

Les femmes de retour dans les stades en Iran. Près de 4 000 Iraniennes ont pu assister, jeudi 10 octobre, à Téhéran, à un match de football. L’équipe nationale (« Tim-é melli ») a remporté la rencontre 14-0 face au Cambodge lors des qualifications pour le Mondial 2022. Lors de la révolution islamique, il y a quarante ans, l’accès aux stades avait été interdit aux femmes pour les « protéger de la grossièreté masculine ». L’émotion suscitée par l’immolation par le feu, en septembre 2019, d’une supportrice a permis leur retour dans les gradins. Sahar Khodayari s’est donnée la mort après avoir cru qu’elle risquait six mois de prison ferme pour être entrée dans un stade. La Fifa n’a, depuis, cessé de faire pression sur l’Iran pour accorder aux femmes le droit d’investir les stades. Amnesty International a appelé l’Iran à « lever toutes les entraves à l’accès des femmes aux matchs de football ». 

Le festival Lumière à Lyon fête ses 10 ans. Samedi 12 octobre 2019, l’actrice Frances McDormand a ouvert la nouvelle édition du festival Lumière. Cette année, le festival est parrainé par le réalisateur américain Francis Ford Coppola. A 80 ans, il succède à l’actrice Jane Fonda et recevra le prix Lumière 2019 qui le récompensera pour l’ensemble de son travail. Toute la semaine, le festival a proposé une grande rétrospective de son œuvre. Le réalisateur américain présentera également une version restaurée de son film Apocalypse Now. Le festival a projeté en avant-première le dernier film de Ken Loach Sorry We Missed You  ainsi que le premier film de Vincent Delerm Je ne sais pas si c’est tout le monde, qui sortiront en salles le 23 octobre. Le festival prendra fin dimanche 20 octobre.

Week-end de records pour les Kényans. En franchissant la ligne d’arrivée en 1h59’40’’ à Vienne, le 12 octobre 2019, Eliud Kipchoge est devenu le premier homme à briser la barrière mythique des deux heures dans un marathon. Soutenu par 41 lièvres de haut niveau, il bat son propre record du monde (2h01’39’’), établi à Berlin en 2018. Mais son exploit historique ne sera pas homologué. La course, non officielle, organisée par son sponsor (Nike), a été conçue sur mesure par l’industrie britannique de pétrochimie Ineos. En mai 2017, il avait manqué pour vingt-cinq secondes l’exploit lors d’une première tentative à Monza (Italie). Le 13 octobre 2019, lors du marathon mixte de Chicago (officiel), son homologue féminin, Brigid Kosgei, a battu le record du monde, détenu depuis seize ans par la Britannique Paula Radcliffe, en courant la distance en 2h14’4’’. L’athlète de 25 ans remporte son deuxième marathon de l’année, après Londres en avril dernier.

Simone Biles au sommet. En décrochant sa vingt-cinquième médaille mondiale à Stuttgart (Allemagne), le 13 octobre 2019, la gymnaste américaine de 22 ans a dépassé le record établi par le Biélorusse Vitaly Scherbo dans les années quatre-vingt-dix. Sacrée à la poutre ainsi qu’au sol, elle compte désormais dix-neuf médailles d’or, trois en argent et trois en bronze. Cette performance survient à seulement neuf mois des JO 2020 où elle pourrait mettre fin à sa carrière. La jeune athlète a créé quatre figures qui portent son nom, sur trois agrès différents (sol, poutre, cheval d’arçons). Une performance au goût de revanche : en janvier 2018, elle révélait avoir été abusée par l’ancien médecin de l’équipe américaine, Larry Nassar, accusé d’agressions sexuelles par plus de 120 personnes.

Paris, capitale mondiale de l’art contemporain pour quatre jours. Pour sa 46e édition, la Foire internationale d’art contemporain (FIAC) accueille 199 galeries venues du monde entier et des performances vivantes au Grand et au Petit Palais. Du 17 au 20 octobre 2019, les collectionneurs avisés et les amateurs d’art pourront assister à des manifestations, des expositions parallèles, des conférences, des animations ou encore des ventes aux enchères. Cette année, les scènes africaines et asiatiques sont mises au premier plan. Jugée trop exclusive, la FIAC est surtout, pour les exposants, un rendez-vous destiné à faire connaître et à vendre artistes et œuvres. Environ 75 000 visiteurs sont attendus pour cette nouvelle édition.

Fierté nippone.  Le Japon a décroché le dernier billet pour les quarts de finale de sa coupe du monde, en battant l’Écosse (28-21) dimanche 13 octobre à Yokohama. Une première historique pour un pays qui vibre pour son équipe malgré une culture rugby encore peu développée. Une minute de silence à été respectée avant la partie qui s’est jouée vingt-quatre heures après le passage du typhon Hagibis. Celui-ci a causé la mort d’au moins 70 personnes. Les Japonais terminent en tête de la poule A avec 4 victoires pour autant de matchs et affronteront l’Afrique du Sud dimanche 20 octobre pour une place dans le dernier carré de la compétition.

Match nul. L’équipe de France masculine de football a concédé le match nul (1-1) à domicile contre la Turquie, lundi 14 octobre, lors d’un match de qualification à l’Euro 2020. Ce match, classé à haut risque par les autorités, n’a finalement été suivi d’aucun débordement. Les 40 000 supporters turques ont plutôt contribué à la chaude ambiance au Stade de France. Les deux pays, tous deux en ballotage favorable, devront attendre le mois de novembre et la prochaine période internationale pour assurer leur présence à la plus grande compétition européenne. A noter que la rencontre s’est déroulée sans le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Motif : la Turquie menait au même moment une offensive contre les Kurdes, à la frontière turco-syrienne. 

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