Sélectionner une page

François Hollande a dévoilé les principaux axes de son programme, dimanche 22 janvier, lors de son premier grand meeting de campagne au Bourget (Seine-Saint-Denis). Devant 20 000 personnes acquises à sa cause, le candidat socialiste à l’élection présidentielle a notamment élevé “le monde de la finance” comme son “principal adversaire”. La droite a vu dans son discours l’application “des recettes d’hier, à coup de dépenses publiques”, inadaptées au monde d’aujourd’hui.

François Hollande a formellement présenté son projet jeudi 26 janvier, qui contient notamment les propositions suivantes :

  • sur le logement, l’encadrement des loyers “là où les prix sont manifestement excessifs”, le doublement le plafond du livret A pour financer le logement social et la mise à disposition de terrains de l’Etat pour construire des logements sociaux.

  • pour la jeunesse, la création de 150 000 “emplois d’avenir” et de 500 000 “contrats de génération”, qui permet l’embauche de jeunes en “tutorat” avec des salariés plus expérimentés.

  • mais aussi : l’inscription de la loi de 1905 dans la Constitution, la légalisation du mariage et de l’adoption par les couples homosexuels, le remplacement de la loi anti-piratage Hadopi par une nouvelle loi, le retour à la retraite à 60 ans pour les carrières longues… (lire le projet intégral)

François Hollande a également fait parler de lui à son insu en étant “enfariné” par une femme de 45 ans, mercredi 1er février à Paris, alors qu’il signait la charte de la Fondation Abbé Pierre sur le logement. (Voir la vidéo)

Cet incident a provoqué un débat sur la protection du candidat socialiste, alors qu’une équipe élargie de policiers est entrée en fonction comme prévu… le lendemain de l’incident. La “femme à la farine”, au passé trouble, a été placée en établissement psychiatrique.

Le candidat socialiste pourrait bientôt recevoir le soutien de Jean-Pierre Chevènement, qui a finalement renoncé à se présenter à l’élection présidentielle, mardi 31 janvier. L’ancien ministre de Lionel Jospin s’était déclaré candidat début novembre mais était crédité entre 0 et 1% d’intentions de vote.

Pas (encore) candidat à sa réélection, Nicolas Sarkozy s’est adressé aux Français dimanche 29 janvier – une interview diffusée sur… neuf chaînes simultanément. Le président de la République a notamment annoncé :

Georges Tron avait dû quitter le gouvernement Fillon à cause d’accusations de “harcèlement sexuel” mais celles-ci seraient désormais fragilisées. Les Inrockuptibles ont révélé mardi 24 janvier que les accusatrices du maire de Draveil (Essonne) auraient dissimulé certains éléments et un enregistrement montrerait l’une d’elles assurant avoir “toute la machine FN derrière [elle]” et demandant “300 000 euros chacune”. Ces éléments accréditent la défense de Georges Tron, selon lequel cette affaire est une manipulation du Front national local.

Manipulation encore ou réelle corruption ? Une vidéo révélée par Le Figaro mercredi 25 janvier montre le sénateur-maire PS de Clamart (Hauts-de-Seine), Philippe Kaltenbach, recevoir une liasse de billets, peut-être en échange de l’attribution d’un logement. (Voir la vidéo)

Le parquet de Nanterre a ouvert au printemps 2011 une enquête préliminaire pour corruption à son encontre. Philippe Kaltenbach a dénoncé une “manipulation” dirigée par le maire UMP de Plessis-Robinson, Philippe Pemezec, et le procureur de Nanterre, Philippe Couroye. Le maire de Clamart a annoncé son intention de porter plainte pour “dénonciation calomnieuse” et “diffamation”.

C’est pour “escroquerie en bande organisée” que deux structures importantes de l’Eglise de scientologie ont été condamnées jeudi 2 février à 600 000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris, tandis que quatre de ses dirigeants ont eux été condamnés à des peines de prison entre dix mois à deux ans avec sursis, assorties d’amendes de 5 000 à 30 000 euros. C’est la première fois que la secte est condamnée en France bien que son obsession à soutirer de l’argent aux personnes fragiles ait été maintes fois démontrées.

En proie à de graves difficultés financières depuis quelques semaines, le raffineur suisse Petroplus a déposé le bilan mardi 24 janvier. La filiale française du groupe, qui compte 550 salariés à Petite-Couronne (Seine-Maritime), s’est elle déclarée en cessation de paiements. Mais la justice française soupçonne Petroplus d’avoir sciemment vidé les comptes de sa filiale française (soit une centaine de millions d’euros) pour provoquer sa faillite, ce que le groupe suisse nie. Une enquête pour “banqueroute par détournement d’actifs” a été ouverte par le parquet de Nanterre. Un investisseur suisse serait sur les rangs pour reprendre le site de Petite-Couronne.

Les 93 salariés de Lejaby à Yssingeaux (Haute-Loire) ont eux appris mercredi 1er février que l’usine de lingerie, symbole du “made in France” en difficulté, sera reprise dès mars par Sofama, un maroquinier auvergnat, filiale du groupe LVMH. L’aboutissement de quinze jours de mobilisation en pleine campagne présidentielle.

Lui aussi alimente les positions de chacun en pleine campagne électorale. Un rapport de la Cour des comptes dévoilé mardi 31 janvier affirme que la filière nucléaire a coûté 228 milliards d’euros à la France depuis le début de son développement dans les années 1950, ce qui écorne la compétitivité communément admise de cette énergie (lire le rapport en intégralité). L’institution pointe les “incertitudes” sur le coût à venir de la filière en matière de démantèlement des vieilles centrales et du stockage. Pour le ministre de l’Energie, Eric Besson, le nucléaire ”restera bien une énergie bon marché” tandis que l’association Greenpeace affirme que “les coûts sont fortement sous-évalués” dans le rapport.

Malgré les pressions d’Ankara, qui nie la réalité du massacre des Arméniens en 1915, la loi pénalisant la négation du génocide arménien d’une peine d’un an de prison et 45 000 euros d’amende a été adoptée par le Sénat lundi 23 janvier. Si l’Elysée promet une promulgation sous 15 jours”, la polémique ne cesse pas pour autant. Manoeuvre électoraliste pour certains, intrusion malvenue du politique dans l’histoire pour d’autres : le Conseil constitutionnel devrait être prochainement saisi par les opposants au texte.

Lui avait été un acteur majeur du génocide cambodgien entre 1975 et 1979. Douch, l’ancien chef de la prison de Pnom Penh (“S-21”), où 15 000 personnes ont été torturées et exécutées sous le régime des Khmers rouges, a été condamné en appel à la prison à perpétuité vendredi 3 février par le tribunal parrainé par l’ONU. En première instance, il avait été condamné à trente ans de prison en juillet 2010.

Ce n’est pas un génocide mais ce sont de réels massacres que connaît quotidiennement la Syrie, comme celui qui s’est déroulé à Homs, foyer de la contestation au centre du pays, jeudi 26 janvier et dans les jours suivants. Au moins 210 personnes ont été tuées, dont plusieurs enfants exécutés (lire le témoignage du photojournaliste Mani). Lundi 30 janvier, on aurait compté une centaine de morts supplémentaires, mercredi au moins 59 autres… Selon le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, la répression depuis la mi-mars aurait fait 6 000 morts dont presque 400 enfants et 15 000 opposants auraient été arrêtés.

La Ligue arabe a suspendu sa mission d’observation dans le pays samedi 28 janvier en raison de “la recrudescence des violences” contre les civils. La veille, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et plusieurs pays arabes ont présenté au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution prévoyant un transfert du pouvoir du président Bachar Al-Assad à son vice-président et exigeant la fin des violations des droits de l’homme contre le peuple syrien. Mais la Russie, allié indéfectible de la Syrie, a déjà annoncé son intention de poser son veto en raison de “l’ingérence” extérieure dans les affaires d’un pays et par peur d’une intervention militaire.

Au Nigeria, une vague d’attentats a ébranlé Kano, la deuxième ville du pays et capitale du nord musulman, pendant le week-end du 22 janvier, faisant au moins 184 morts selon les autorités. Ce bain de sang a été revendiqué par la secte islamique Boko Haram, qui cherche à imposer l’instauration d’un Etat musulman au nord du pays et dont le porte-parolé présumé a été arrêté. Déjà à l’origine de plusieurs actions ces derniers mois contre la communauté chrétienne, cette nouvelle opération terroriste donne un peu plus de substance au spectre de la guerre civile dans le grand Etat pétrolier de 120 millions d’habitants.

Au Sénégal, le Conseil constitutionnel a validé vendredi 27 janvier la candidature à l’élection présidentielle du président sortant Abdoulaye Wade, 85 ans et au pouvoir depuis 2000, tandis que celle son principal opposant, le chanteur Youssou N’Dour, a été rejetée. Cette décision a entraîné des émeutes dans plusieurs villes du pays. Un policier et un étudiant sont morts dans des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Alors que le spectre de la guerre civile règne au-dessus du pays et que les appels à une “nouvelle génération” se multiplient à l’étranger, Abdoulaye Wade a balayé cette “brise” de contestation.

Après Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte et Kadhafi en Libye, c’est le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, qui a quitté le pouvoir après trente-trois ans d’exercice, dimanche 22 janvier, avant de se rendre aux Etats-Unis pour un traitement médical. La veille, le Parlement yéménite lui avait accordé l’immunité totale et avait entériné son vice-président, Abed Rabbo Mansour Hadi, comme unique candidat à sa succession pour un mandat “intérimaire” de deux ans. Les manifestants yéménites, qui ont perdu une centaine des leurs dans la répression, sont apparus divisés après ce changement relatif de pouvoir.

Hosni Moubarak n’est plus au pouvoir mais l’insécurité règne encore en Egypte. Au moins 74 personnes ont été tuées et un millier d’autres blessées mercredi 1er février lors de violences en marge d’un match de football à Port-Saïd, dans le nord-est du pays. (Voir la vidéo)

L’incapacité des forces de sécurité à maintenir l’ordre a suscité de vives réactions de colère et a provoqué des limogeages en série dès le lendemain, comme celui du président de la fédération de football égyptienne et du gouverneur de la ville.

L’Union Européenne a décidé, lundi 23 janvier, l’application d’un embargo pétrolier contre l’Iran à la suite du refus du pays de suspendre le développement de son programme nucléaire. En réponse, le Parlement iranien envisage d’interdire l’exportation de pétrole vers l’Europe. Le coût de l’embargo, à l’efficacité contestée, est élevé pour l’Italie, l’Espagne ou la Grèce qui risquent de perdre leur principal fournisseur de pétrole.

La situation est déjà difficile dans l’UE et cela ne s’arrange pas. Selon les chiffres dévoilés mardi 31 janvier par Eurostat, le taux de chômage dans la zone euro a atteint fin 2011 son plus haut niveau depuis la création de la monnaie unique en 1999, avec 10,4% en moyenne dans les 17 pays de la zone euro.

C’est dans ce contexte que la Croatie deviendra le 1er juillet 2013 le 28e Etat de l’Union européenne. Dimanche 22 janvier, à l’issue d’un référendum qui n’a suscité que peu d’enthousiasme (43,6% de participation seulement), 66% des Croates ont voté pour l’adhésion de leur pays à l’UE.

Du côté des sports, Novak Djokovic a remporté son troisième Open d’Australie et son cinquième tournoi du Grand Chelem, dimanche 29 janvier, au terme de la plus longue finale de l’histoire du tennis, qui a duré 5h53. Le Serbe, tenant du titre, a battu l’Espagnol Rafael Nadal (5/7, 6/4, 6/2, 6/7, 7/5, voir le résumé en vidéo) et conserve sa place de numéro 1 mondial. Les deux derniers Français en lice, Richard Gasquet et Jo-Wilfried Tsonga, se sont inclinés en huitièmes de finale. Dans le tableau féminin, la Biélorusse Victoria Azarenka a battu samedi 28 janvier la Russe Maria Sharapova (6/3, 6/0) et a pris la tête du classement mondial.

Un petit tour et direction l’aéroport de Novi Sad pour l’équipe de France de handball à l’Euro en Serbie. La défaite face à la Croatie (22-29), mardi 24 janvier, a mis un terme aux espoirs du tenant du titre de rejoindre les demi-finales. Incapables de faire la différence le lendemain contre l’Islande (29-29) lors du dernier match de poule, les Bleus terminent à la dernière place de leur groupe. Le pays hôte, la Serbie, y a cru jusqu’au bout avant de céder en finale contre le Danemark (19-21), qui récupère son titre perdu face à la France il y a deux ans.


EN BREF

 

En France…

  • Le fondateur de la société PIP, spécialisée dans les prothèses mammaires, Jean-Claude Mas, a été mis en examen pour “blessures involontaires”, vendredi 27 janvier à Marseille. 400 à 500 000 femmes seraient porteuses d’implants frelatés et potentiellement cancérigènes produits par sa firme. Mercredi 1er février, un avocat marseillais a annoncé son intention de porter plainte contre l’Agence française de sécurité sanitaire (Afssaps) qui, selon, “avait dès 2008 tous les éléments pour, au nom du principe de précaution, suspendre PIP”. Le même jour, Libération a affirmé que le ministère de la Santé avait été alerté dès 1996, sans réaction.

  • Dans la tentaculaire affaire Bettencourt, le domicile de la juge d’instruction Isabelle Prévost-Desprez, en charge du dossier jusqu’en novembre 2010, a été perquisitionné mercredi 25 janvier. La magistrate est suspectée d’avoir communiqué des éléments de l’affaire à des journalistes, notamment ceux du Monde qui ont été espionnés. Isabelle Prévost-Desprez a annoncé mercredi 1er février son intention de porter plainte pour “violation du secret professionnel et violation du secret de l’instruction” après que l’information de sa perquisition a été immédiate transmise à la presse.

  • L’Agence française de sécurité sanitaire (Afssaps) enquête sur les effets du Tramadol, un antalgique dérivé de l’opium. Le médicament, qui a largement profité du retrait du marché du Di Antalvic en 2011 et dont plus de 12 millions de boites ont été commercialisées l’année dernière, pourrait générer des cas de dépendance chez le patient.

  • Le 39e Festival de la bande dessinée d’Angoulême a notamment couronné le Québécois Guy Delisle et ses Chroniques de Jérusalem, dimanche 29 janvier (voir le palmarès complet). Le Grand prix du Festival a été remis au dessinateur français Jean-Claude Denis, auteur des aventures de Luc Leroi dans les années 1980 et 1990. Ce dernier succèdera donc à l’Américain Art Spiegelman comme président du jury pour la 40e édition l’an prochain.


Dans le monde…

  • Le traité international Acta, destiné à lutter contre la contrefaçon au niveau mondial, a été ratifié jeudi 26 janvier par 38 pays, dont la France et les Etats-Unis (lire le texte ici). Négocié dans le plus grand secret, sans la présence de représentants des Parlements et de la société civile, il suscite de nombreuses critiques, notamment à cause de l’imprécision des termes de l’accord et des risques sur la vie privée qu’il ferait peser. Le groupe d’activistes du web Anonymous s’est ainsi livré en réponse à plusieurs cyberattaques. Les espoirs des détracteurs du texte reposent à présent sur le Parlement européen, partagé sur l’intérêt du texte et appelé à se prononcer en juin.

  • L’ancien gouverneur du Massachussetts, Mitt Romney, est en bonne position pour obtenir l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine après sa large victoire en Floride mardi 31 janvier. Il a ainsi pris une revanche sur son principal adversaire, le conservateur Newt Gingrich, qui avait nettement remporté la primaire en Caroline du Sud samedi 21 janvier et qui l’avait attaqué sur son taux d’imposition bien moins élevé que celui de l’Américain moyen.

  • Un ferry transportant près de 300 passagers a fait naufrage, jeudi 2 février, au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Au moins 238 personnes ont pu être secourues mais des dizaines d’autres restent portées disparues.

  • L’Allemand Thomas Enders a été nommé à la tête du groupe aéronautique européen EADS (qui possède notamment Airbus, que présidait Thomas Enders depuis 2007), jeudi 26 janvier. Il remplacera en mai le Français Louis Gallois, tandis que Fabrice Brégier prendra les commandes d’Airbus.

  • La compagnie aérienne espagnole Spanair s’est déclarée en faillite, samedi 28 janvier, en raison de difficultés financières. L’annulation de nombreux vols de la compagnie a affecté au moins 22 000 voyageurs dans les aéroports espagnols. Quelque 4 000 salariés dépendant directement ou indirectement de Spanair pourraient perdre leur emploi.

  • Le réalisateur grec Theo Angelopoulos est décédé mardi 24 janvier d’une hémorragie interne après avoir été renversé par un policier à moto dans la banlieue d’Athènes. Figure emblématique du Nouveau cinéma grec des années 1970, récompensé d’une Palme d’or cannoise en 1988 pour son film pour L’Eternité et un jour, le cinéaste de 77 ans était en plein tournage de son dernier film sur la Grèce de la crise, L’Autre mer. Plus d’un millier de personnes ont assisté à ses obsèques vendredi 27 janvier et une enquête a été ouverte sur l’accident.


Dans les sports…

  • Le président du club de rugby du RC Toulon, Mourad Boudjellal, a été condamné jeudi 26 janvier à 130 jours de suspension par la Ligue nationale de rugby (LNR) pour avoir “porté atteinte à l’image du rugby et à la déontologie sportive”. Il paye notamment ses propos sur le “rugby, sport raciste et conservateur” et une saillie virile contre l’arbitre après une défaite en Top 14 (“une sodomie arbitrale”).

 

Vous souhaitez être averti dès la publication des Rattrapages de l’actu ? Pour cela, il vous suffit de vous inscrire à la newsletter dans le cadre prévu à cet effet, dans la colonne de droite.

Share This