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L’affaire Bettencourt avait disparu des médias depuis un long moment, mais elle est pleinement réapparue cette semaine, en raison de nouveaux rebondissements dans le volet politique. Dans le livre « Sarko m’a tuer » de deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, publié mercredi (lire les bonnes feuilles sur L’Express.fr), l’ancienne juge d’instruction en charge de l’affaire, Isabelle Prévost-Desprez, affirme que l’ex-infirmière de la milliardaire a dit à sa greffière avoir vu Nicolas Sarkozy lui-même se faire remettre des liquidités pour financer sa campagne présidentielle en 2007. Un témoignage qu’elle n’aurait pas voulu apporter sur procès-verbal, par peur de représailles, mais qui corrobore celui de l’ex-comptable de l’héitière de L’Oréal, Claire Thibout, avant qu’elle ne se rétracte en juillet 2010.

Un président de la République en exercice accusé de financements illégales : l’affaire est potentiellement explosive, surtout en cette période pré-électorale. L’Elysée a aussitôt dénoncé un « coup politique », tandis que la gauche a demandé l’ouverture d’une nouvelle enquête à la suite de ces accusations, maintenues par Isabelle Prévost-Desprez malgré la dénégation de l’ex-infirmière.

Jeudi, nouveau rebondissement, non moins grave que le précédent : Le Monde affirme que son journaliste Gérard Davet a été espionné par les services secrets. Ces derniers auraient épluché ses factures téléphoniques détaillées en dehors de tout cadre légal afin de connaître ses sources, violant ainsi le secret des sources du journaliste. Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a reconnu des « repérages » mais a dénié le terme « espionnage ». Question de sémantique… La gauche s’est inquiétée de « l’immense gravité » de la situation, qualifiée « d’affaire d’Etat » par Manuel Valls, candidat à la primaire socialiste.

La réapparition de l’affaire Bettencourt tombe mal pour Nicolas Sarkozy alors qu’il récolte aujourd’hui les fruits de l’engagement français en Libye depuis mars. La victoire des insurgés libyens désormais acquise, c’est principalement de l’avenir du pays dont il a été question cette semaine. Une conférence internationale s’est tenue jeudi à Paris avec des représentants d’une soixantaine d’Etats. 15 milliards d’euros, provenant des avoirs émis par le régime de Kadhafi, vont être débloqués pour aider à remettre sur pied le pays. En contrepartie, le Conseil national de transition (CNT) a promis une « réconciliation » libyenne et des élections présidentielle et législatives au printemps 2013. Une Assemblée constituante sera élue, elle, dans huit mois. Avec la fin de la guerre, la question du pétrole libyen revient sur la table, occasionnant une lutte féroce entre les pays occidentaux. Selon le quotidien Libération de jeudi, un document du CNT daté du 19 mars promet à la France 35% du pétrole brut libyen en cas de victoire. Le gouvernement français comme le CNT ont démenti avoir conclu un tel accord.

Sur le terrain, le CNT a lancé mardi un ultimatum aux villes encore tenues par les pro-Kadhafi. Si elles n’ont pas rendu les armes samedi 10 septembre, elles s’exposeront à des opérations militaires. L’appel concerne notamment Syrte, ville natale de Mouammar Kadhafi. Sa femme et trois de ses enfants ont, eux, été accueillis en Algérie, lundi, pour des raisons « strictement humanitaires », selon le gouvernement algérien. Aïcha, une des filles du « Guide » libyen, a d’ailleurs accouché dès le lendemain. Le CNT réclame que ces membres de l’ex-famille dirigeante lui soient livrés. Dans les zones libérées, les insurgés ont fait des découvertes macabres, comme ce charnier avec près de cinquantes squelettes calcinés dans une base près de Tripoli, que commandait Khamis Kadhafi, un des fils de l’ex-dirigeant libyen. Ce dernier aurait été tué dans des combats, a annoncé la rébellion lundi. Toujours introuvable, Mouammar Kadhafi s’est exprimé dans deux messages audio jeudi, promettant une « guérilla » et une « résistance populaire »…

La résistance populaire, bien réelle celle-là, du peuple syrien contre Bachar al-Assad continue d’être violemment réprimée malgré les protestations internationales -même son principal allié, l’Iran, commencerait à prendre ses distances. Au moins six personnes ont été tuées dans le pays lundi, pour le premier jour de la fête de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, avant que d’autres victimes ne soient à déplorer dans les jours suivants, comme ce vendredi. Selon le quotidien espagnol El Pais, la résistance syrienne songerait à passer prochainement à la lutte armée (lire l’enquête d’El Pais, en espagnol). Vendredi, l’Union européenne a décrété un embargo sur les importations de pétrole syrien, acheté à 95% par des pays européens. Il devrait entrer en vigueur le 15 novembre.

Du côté des sports, les championnats du monde d’athlétisme ont débuté samedi 27 août à Daegu (Corée du Sud) et se termineront dimanche. Le début de la compétition a été marqué par l’élimination d’Usain Bolt, le Jamaïcain recordman du monde du 100 mètres, sur un faux départ lors de la finale de l’épreuve. (Voir la vidéo)

La course a été remportée par un autre Jamaïcain, Yohan Blake, tandis que le François Christophe Lemaitre, très attendu, n’a terminé qu’à la quatrième place. La première médaille française a été obtenue par Renaud Lavillenie, qui a dû se contenter du bronze lors d’un concours de saut à la perche au niveau très relevé. Jeudi, Mahiedine Mekhissi-Benabbad a apporté une autre médaille de bronze en 3 000 mètres steeple.

 


 

EN BREF

 

En France…

 


 

Dans le monde…

  • Au Japon, le ministre des Finances, Yoshihiko Noda, a été élu Premier ministre par le Parlement mercredi, quelques jours après sa désignation par le Parti démocrate (centre-gauche), au pouvoir depuis 2009. Le successeur de Naoto Kan, démissionnaire la semaine dernière, a d’importants défis à relever, au premier rang desquels on trouve la gestion de la catastrophe de Fukushima et le redressement des finances du pays, endetté à hauteur de deux fois son produit intérieur brut (PIB).

  • Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, est de nouveau rattrapé par un scandale sexuel. Un de ses proches a été arrêté jeudi, soupçonné d’avoir monnayé son silence pour qu’il ne dise pas que le « Cavaliere » savait que les jeunes filles -parfois mineures- étaient payées lorsqu’elles venaient dans sa résidence pour des soirées orgiaques. Des écoutes téléphoniques rendues publiques cette semaine laissent entendre Silvio Berlusconi qualifier l’Italie de « pays de merde » après une mise en examen en juillet.

 


 

Dans les sports…

  • Les joueurs de tennis français sont à la peine à l’US Open, qui a commencé en début de semaine. Jo-Wilfried Tsonga est parvenu à se qualifier pour le troisième tour, suivi par Gilles Simon et Julien Benneteau, tandis que dans le tableau féminin, toutes les représentantes tricolores ont déjà été éliminées.

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