BENOÎT HAMON

« Il y a 9 000 décès par an à cause d’accidents domestiques et de chutes chez les personnes âgées en raison de logements inadaptés »


Benoît Hamon a évoqué les causes de la mortalité des seniors en France. Selon lui, 9 000 personnes âgées décèdent chaque année suite à un accident domestique ou une chute, à cause de logements qui ne sont pas adaptés à leur âge. Si le chiffre qu’il avance comptabilise correctement les décès engendrés par les chutes, il ne prend pas en compte les autres accidents domestiques. De plus, tous les décès par chute n’ont pas lieu au domicile des intéressés.

LE CONTEXTE

Lors de son meeting à Marseille le 7 mars, Benoît Hamon est revenu sur les enjeux de société qui concernent et concerneront la France. L’un d’eux est les seniors, une « chance pour la France », bien qu’il y ait « 9 000 décès par an à cause d’accidents domestiques et de chutes chez les personnes âgées en raison de logements inadaptés ».

 

L’EXPLICATION

En 2012, 21 470 Français sont décédés suite à un accident de la vie courante. Parmi eux, 16 713 étaient âgés de 65 ans et plus. D’après l’Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC), en 2010, les chutes, mortelles ou non, représentaient 85 % de ces accidents chez les plus de 65 ans. Les autres accidents domestiques, qui sont des accidents de la vie courante, sont les coups, les coupures ou encore le surmenage physique.

En France, en 2013, 9 300 personnes de plus de 65 ans sont effectivement décédées suite à une chute, ce qui correspond donc à ce qu’a affirmé Benoît Hamon. Mais deux chutes sur trois – et pas la totalité comme le laisse entendre Benoît Hamon – surviennent au domicile. Chez les 75-85 ans, seulement une chute sur deux a  lieu au domicile. C’est sans doute du domicile que parle Benoît Hamon lorsqu’il évoque des « logements inadaptés ». Les autres chutes surviennent dans des hôpitaux, maisons de retraite ou zones de transport. L’OMS les explique par « des modifications physiques, sensorielles et cognitives associées au vieillissement, conjuguées à des environnements qui ne sont pas adaptés à une population vieillissante ».

A deux reprises, l’affirmation de Benoît Hamon peut prêter à confusion. Ce ne sont pas les accidents domestiques auxquels on ajoute les chutes qui conduisent à la mort de 9 300 seniors chaque année, mais uniquement les chutes. Puisque deux chutes sur trois ont lieu au domicile des victimes, on ne peut donc pas considérer que toutes sont causées par des logements inadaptés.

Jeanne Laudren