FRANÇOIS ASSELINEAU

« Je suis le seul à proposer une sortie de l’Union européenne »

 

François Asselineau a affirmé sur France Inter qu’il était le seul à proposer une sortie de l’Union européenne, contrairement à Marine le Pen ou Jean-Luc Mélenchon qui souhaiteraient simplement renégocier les traités. C’est faux.

 

LE CONTEXTE

François Asselineau, président de l’Union Populaire Républicaine (UPR) était invité sur France Inter samedi 1er avril. « La sortie de l’Union européenne que je propose – et je suis d’ailleurs le seul à le proposer, madame Le Pen ou monsieur Mélenchon par exemple ne proposent que de renégocier les traités – aura des avantages fantastiques pour la France », a-t-il déclaré.

 

L’EXPLICATION

François Asselineau, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont en commun leur euroscepticisme, rejetant l’Union européenne (UE) telle qu’elle est aujourd’hui. François Asselineau propose ainsi une sortie de l’UE. « Fidèle à toute notre histoire, mon programme présidentiel de libération nationale consiste donc d’abord dans la sortie de la France de l’Union européenne par application de l’article 50 du traité sur l’Union européenne (TUE) », détaille-t-il dans son programme. Il s’agit là du processus engagé par le gouvernement britannique en vue du Brexit. François Asselineau est le seul de ces trois candidats à vouloir sortir de l’UE dès son arrivée à la tête de l’Etat, sans aucune négociation. Cependant, contrairement à ce qu’il affirme, il n’est pas le seul à proposer une sortie de l’UE.

D’un côté, Marine Le Pen souhaite restituer « au peuple français sa souveraineté (monétaire, législative, territoriale, économique) ». Pour cela, la candidate envisage d’abord de renégocier les traités européens durant 6 mois. Ces négociations, qu’elles aboutissent ou non, seront suivies d’un référendum sur l’appartenance de la France à l’Union européenne. « Si j’ai obtenu gain de cause, je suggère aux Français de rester. Sinon, je leur conseille de sortir de l’UE », avance la présidente du FN dans une interview au Monde. Et cela fait des mois que Marine Le Pen affirme qu’elle donnerait la possibilité aux Français de sortir de l’UE par le biais d’un référendum.

 

Quant à Jean-Luc Mélenchon, sa position est plus ambigüe. Il souhaite avant tout une refonte totale de l’UE. Aussitôt élu, il veut s’affranchir des traités européens, s’exonérer du pacte de stabilité et des règles européennes encadrant les déficits, refuser les traités de libre échange, cesser d’appliquer la directive sur le détachement des travailleurs en France. Il envisage d’instaurer un rapport de force avec l’UE pour renégocier les traités européens, dans ce qu’il appelle un plan A. « En cas d’accord, le résultat des négociations sera soumis à un référendum du peuple français qui décidera souverainement de sa participation à cette union européenne refondée, ou de sa sortie », précise l’eurodéputé dans son programme. Le candidat a souvent répété « L’Europe, on la change ou on la quitte ». Il n’a pas fait de la sortie de l’UE son cheval de bataille, mais il fait entendre plus ou moins explicitement qu’il n’exclut pas cette possibilité.

Si les négociations n’aboutissent à aucun accord, le candidat a prévu un plan B. Cela consiste à sortir unilatéralement des traités, à stopper la contribution de la France au budget de l’Union européenne et à mettre en place un contrôle des capitaux et des marchandises aux frontières nationales.

Factoscope a contacté le service de presse de François Asselineau, qui estime que les renégociations des traités voulues par les Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon étaient irréalistes. « Les traités européens ne peuvent être changés ou renégociés qu’avec l’accord unanime des 28 États membres de l’UE (Article 48 TUE). Par conséquent, il est tout simplement impossible de renégocier quelque traité que ce soit », avance le responsable des relations presse. Et d’ajouter : « Soit les responsables politiques auxquels vous faites référence ne connaissent pas l’article 48 et ceux-ci ne peuvent donc pas prétendre à la plus haute charge de l’Etat. Ou bien ceux-ci connaissent l’article 48 et se moquent de vous en prétendant renégocier la moindre virgule d’un traité signé et ratifié par 28 gouvernements différents. »

Malgré ces précisions, l’argument de François Asselineau ne tient pas. Car quelle que soit l’issue des négociations sur les traités européens envisagées par Marine le Pen, cette dernière compte tenir un référendum sur l’appartenance de la France à l’UE.

En outre, d’autres candidats proposent une sortie de l’Union européenne. C’est notamment le cas de Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès), qui souhaite sortir de l’UE dans des conditions assez floues.

François Asselineau fait donc erreur lorsqu’il affirme qu’il est le seul candidat à proposer une sortie de l’Union européenne.

Chloé Marriault

Les sources à consulter