JACQUES CHEMINADE

« En France, il y a 130 000 SDF et le taux de pauvreté est à 14 % »

 

Le président du parti Solidarité et progrès (SP) et candidat à la présidentielle 2017, Jacques Cheminade, a affirmé qu’il y avait 130 000 sans-domicile-fixe en France et que le taux de pauvreté atteignait les 14%. Des chiffres confirmés par des études de l’Insee et d’Eurostat.

 

LE CONTEXTE

Depuis l’annonce de sa candidature à la présidentielle 2017, le président du parti Solidarité et progrès (SP), Jacques Cheminade, a pris pour habitude de répondre aux questions des Français une fois par mois lors d’un « Dialogue avec la Nation », en direct sur Youtube. Interrogé, jeudi 9 février, sur le système médical, le haut fonctionnaire a insisté sur la nécessité de le réformer car, selon lui, « un pays où il y a 130 000 SDF et 14 % des gens en dessous du taux de pauvreté est un pays où il faut faire très vite quelque chose pour la médecine en général et pour les urgences en particulier ».

 

 

L’EXPLICATION

Le mal-logement est une épine dans le pied des politiques publiques depuis de nombreuses années. Notamment pour les gouvernements des principales puissances économiques européennes, qui doivent faire face à une augmentation exponentielle des sans-domicile-fixe. Selon une enquête de l’Insee et de l’Ined, le France comptait 141 500 SDF en 2012, soit une hausse de 44% depuis 2001. Jacques Cheminade dresse donc un bilan du mal logement assez juste, sous-évaluant même légèrement le total.

En France, le profil type d’un sans-domicile correspond à un homme qui a entre 30 et 49 ans, qui est né à l’étranger et qui vit dans une ville de minimum 20 000 habitants. L’enquête de l’Insee évoque également, dans la plupart des cas, un parcours chaotique : une séparation conjugale, une enfance difficile, l’absence de logement personnel depuis toujours.


Ce chiffre élevé du nombre de SDF en France n’est cependant pas le plus alarmant au sein de l’UE. L’Allemagne en comptait 284 000 en 2012, selon une étude de l’European Federation of National Organisations Working with the Homeless (FEANTSA). Toutefois, il est nécessaire de préciser qu’il est compliqué, voire impossible, de recenser la totalité des sans-domicile. L’Insee les définit comme « des personnes qui ont eu recours à un service d’hébergement ou qui ont dormi dans un lieu non prévu pour l’habitation la veille de l’enquête ». Or, les sans-abri, qui correspondent à la deuxième partie de la définition, sont difficilement dénombrables.

Pauvreté : la France s’en sort mieux que ses voisins

Sur le taux de pauvreté, Jacques Cheminade dit également vrai. Près de 14 % de la population française vit sous le seuil de pauvreté, établi à 1 008 euros. Malgré ses huit millions de pauvres, la France en compte moins que ses voisins européens. L’Allemagne, par exemple, où le chômage est deux fois moins important que dans l’Hexagone, chiffre le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté à plus de treize millions et le taux de pauvreté atteint 16,7%. La faute, entre autres, à la prolifération de mini job et un recours abusif au temps partiel.

 

Des difficultés financières pour se soigner

Jacques Cheminade fait par ailleurs un parallèle qui semble légitime entre pauvreté et santé. En effet, selon un sondage Ipsos – Secours populaire réalisé en septembre 2016, 64 % des Français vivant avec moins de 1 200 euros par mois rencontrent des difficultés pour payer certains actes médicaux mal remboursés par la sécurité sociale, comme les soins dentaires et ophtalmologiques. Toujours selon ce même sondage, deux tiers des Français estiment que les inégalités en matière d’accès à la santé se sont creusées.

Pour répondre à cette problématique, Jacques Cheminade entend renforcer la médecine de proximité (à partir de 31 minutes), en « formant 10 000 nouveaux médecins par an » et en « réorientant ceux qui en ont vraiment besoin vers les urgences ».

Antonin Deslandes