FLORIAN PHILIPPOT

« Dans la France de François Fillon, il faudra être soit clandestin pour avoir l’AME, soit très riche pour pouvoir se soigner »

Florian Philippot, vice-président du Front national, a pris un raccourci trompeur en sous-entendant que François Fillon n’accorderait plus la possibilité de se soigner qu’aux riches et aux bénéficiaires de l’Aide médicale d’État (AME). En effet, non seulement le candidat de la droite et du centre n’a toujours pas développé le contenu précis de sa réforme de l’Assurance maladie, mais, en outre, il a déjà affirmé qu’il envisageait de supprimer l’AME.

 

LE CONTEXTE

Face à Jean-Jacques Bourdin sur RMC, lundi 28 novembre 2016, le vice-président du Front national a voulu critiquer le programme de François Fillon, candidat de la droite et du centre à la présidentielle, en matière de santé. Il a laissé entendre que seules les personnes en situation irrégulière – via l’Aide médicale d’Etat – et les Français les plus riches pourraient, à terme, se soigner.

 

 

L’explication

Le vainqueur de la primaire de la droite et du centre, François Fillon, propose de supprimer l’AME et de la remplacer par une dispense de frais de santé limitée aux urgences et aux maladies graves et contagieuses. C’est exprimé noir sur blanc dans son programme.

 

(Crédit photo : capture d’écran du programme de François Fillon sur www.fillon2017.fr)

Depuis plusieurs années, l’Ame fait en effet l’objet de débats à droite quant à sa suppression ou son remplacement, en raison de la hausse exponentielle de ses dépenses. En effet, selon le ministère de la Santé, le budget initial alloué à l’Aide médicale d’État aurait augmenté de 186 millions d’euros entre 2009 et 2015. Les chiffres prévisionnels pour l’année 2016 culminaient à 815 millions d’euros. Claude Goasguen (LR), rapporteur spécial sur le budget Santé des lois de finances, évoque des chiffres plus élevés encore. Une estimation que reprend d’ailleurs François Fillon dans son programme, pour justifier la suppression de l’Ame.

En 2012, Gilbert Collard, secrétaire général du Rassemblement Bleu Marine, avait déposé un amendement à l’Assemblée Nationale visant à supprimer l’aide médicale d’État. François Fillon avait voté contre cet amendement.

 

Antonin Deslandes