MARINE LE PEN

« Les maires FN ont arrêté la hausse des impôts dans leur commune »

Le Front national est à la tête de huit communes depuis les dernières élections municipales de 2014 et selon Marine Le Pen, les maires FN auraient arrêté l’augmentation ou fait baisser le taux d’imposition dans leur ville. C’est effectivement le cas pour sept communes sur huit. Joris Hébrard, maire FN du Pontet, dans le Vaucluse, est le seul à faire mentir sa dirigeante.


LE CONTEXTE

Marine Le Pen, présidente du Front national et candidate à la présidentielle, était l’invité de « L’émission politique », sur France 2, jeudi 9 février. Elle a longuement défendu son programme et a également souligné la réussite des maires FN élus en 2014. « Ils ont rempli l’intégralité de leurs promesses et ont arrêté la hausse ou fait baisser les impôts, comme à Hénin-Beaumont où on est sur une troisième baisse consécutive », déclarait-elle (à 1:13:00 de la vidéo).

L’EXPLICATION

En France, les communes perçoivent plusieurs impôts locaux et notamment :
– la taxe d’habitation, qui s’applique à toute personne, propriétaire ou locataire, occupant un bien immobilier.
– la taxe foncière, sur le foncier bâti et non bâti, payée tous les ans par les propriétaires de biens immobiliers et de parcelles de terrain non bâties.

Alors que l’État a annoncé, depuis plusieurs années déjà, la baisse des dotations attribuées aux communes, certaines mairies ont décidé, pour compenser ce manque, d’augmenter leurs impôts. Mais, selon Marine Le Pen, les maires FN élus ont choisi, eux, de faire voter une baisse des impôts ou, tout du moins, de stopper leur hausse.

Depuis les élections municipales de 2014, le Front national est à la tête de huit communes : Fréjus (83), Hénin-Beaumont (62), Hayange (57), Cogolin (83), Beaucaire (30), Villers-Cotterêts (02), Le Pontet (84) et Mantes-la-Ville (78). Depuis trois ans, les élus FN ont donc pu mettre en place leur politique dans ces communes. Une politique qui passe notamment par le vote des taux d’impôts locaux.

Selon des chiffres du secrétariat d’Etat aux collectivité locales concernant les taux de fiscalité locaux, sur huit communes FN, six ont réduit les taux de la taxe d’habitation et des taxes foncières (bâti et non bâti) par rapport au mandat précédent. En effet, à Hénin-Beaumont, Steeve Briois a fait baisser le taux de la taxe d’habitation de plus de 5,5 points (de 24,08% en 2012 à 18,52% en 2016) et, dans la commune de Cogolin, dans le Var, le taux de la taxe foncière sur le non bâti est passé de 87,30% en 2012 à 81,21% après l’élection de Marc-Etienne Lansade. On note également de petites baisses des taux d’imposition – entre 0,5 et 2 points de moins qu’en 2012 – dans les communes de Hayange, Beaucaire, Villers-Cotterêts et Mantes-la-Ville.

L’évolution du taux d’imposition dans les huit villes dirigée par le FN
(Cliquer sur les communes pour plus d’informations)

Légende :
Mairies qui ont voté une baisse d’impôts
Mairies qui ont gardé stable le montant des impôts
Mairies qui ont augmenté le taux d’imposition

Le maire de Fréjus, David Rachline, n’a pas fait baisser les impôts de sa commune, mais a conservé les mêmes taux d’imposition que son prédécesseur (14,34 % pour la taxe d’habitation, 20,45 % pour le foncier bâti et 30 % pour le non bâti). En revanche, une ville Front national a bel et bien revu à la hausse le montant des impôts locaux en 2016 par rapport au précédent mandat. Contrairement à ce qu’affirme Marine Le Pen, Joris Hébrard, maire de la commune du Pontet, a légèrement augmenté les taux d’imposition (+ 0,26 point pour la taxe d’habitation, + 0,47 point pour la taxe foncière sur le bâti et +1,37 pour le non bâti, qui atteint le taux record de 99,72%).
Les maires Front national n’ont donc pas tous arrêté la hausse des impôts, même si cela concerne une majorité d’entre eux.

Mathilde Delacroix