Dormir dans des conditions indignes concerne des milliers, peut-être même des dizaines de milliers de personnes [en Île-de-France]

19 Fév 2018

 

VALÉRIE PÉCRESSE

« Dormir dans des conditions indignes concerne des milliers, peut-être même des dizaines de milliers de personnes [en Île-de-France]»

La présidente Les Républicains de la région Île-de-France a affirmé qu’il y avait des dizaines de milliers de personnes qui dorment dans des conditions indignes dans sa région. Une déclaration imprécise de la part de Valérie Pécresse, selon les chiffres de la DIHAL (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement).

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LE CONTEXTE

Le 30 janvier 2018 sur France Inter, Julien Denormandie, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, créait une polémique en expliquant qu’il y avait seulement « une cinquantaine d’hommes isolés en Île-de-France » qui dorment dehors. Dans BFM Politique, dimanche 11 février 2018, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a réagi, affirmant que  «dormir dans des conditions indignes concerne des milliers, peut-être même des dizaines de milliers de personnes [dans sa région] ». Il y a d’ailleurs « 120 bidonvilles » en Île-de-France, a-t-elle insisté.

L’EXPLICATION

La DIHAL (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement) établit « chaque semestre [depuis décembre 2012] un état des lieux national des campements, bidonvilles et grands squats en France sur la base des données communiquées par ses correspondants départementaux ». La dernière étude en date remonte à avril 2017 et indique qu’en Île-de-France, sont recensés environ 6 000 habitants de campements illicites, soit 38% de la totalité des personnes dans la même situation en France.

Source : Dihal (avril 2017)

Au total, en France métropolitaine, 16 084 personnes vivent « dans des campements illicites, grands squats et bidonvilles ». Toujours d’après cette neuvième enquête nationale, elles sont réparties sur 571 sites, dont 113 se trouvent en Île-de-France ( soit 20% des bidonvilles et squats de l’Hexagone). L’Île-de-France est ainsi la première région concernée du pays.

«L’enquête présente une photographie à un instant T d’une situation qui évolue régulièrement », prévient cependant l’étude. Contactée par FactoSope, Manon Fillonneau, déléguée générale du Collectif national des droits de l’Homme Romeurope, qui défend les droits des personnes originaires d’Europe de l’Est vivant dans les bidonvilles, renchérit : « Les chiffres ont pu un peu bouger depuis avril 2017, au gré des expulsions et des réinstallations de bidonvilles (et grands squats). »

Valérie Pécresse affirme donc justement qu’il existe plus d’une centaine de bidonvilles en région parisienne ; mais elle est imprécise lorsqu’elle explique que « plusieurs dizaines de milliers de personnes » vivent dans ces sites en Île-de-France.

 

Virginie Ziliani

Les sources à consulter

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