Le manque d’eau tue plus que les guerres au niveau planétaire

2 Jan 2018

 

SÉGOLÈNE ROYAL

« Le manque d’eau tue plus que les guerres au niveau planétaire »

Pour justifier l’urgence d’investir dans la finance durable, Ségolène Royal a affirmé qu’« aujourd’hui, le manque d’eau tue plus que les guerres au niveau planétaire. » L’ancienne ministre de l’Environnement dit vrai. Avec deux tiers de la population mondiale concernés par le manque d’eau potable, ce fléau s’avère plus meurtrier que la guerre.

LE CONTEXTE

Alors que s’ouvrait le 12 décembre 2017 à Paris le One Planet Summit, un sommet visant à mobiliser des financements privés pour lutter contre le réchauffement climatique, Ségolène Royal était l’invitée d’Elizabeth Martichoux dans la tranche d’information matinale de RTL. Insistant sur la nécessité de mettre en œuvre de nouvelles mesures écologiques, l’ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique a souhaité préciser que « le manque d’eau tue plus que les guerres au niveau planétaire. »

L’EXPLICATION

S’agissant du nombre de décès causés par le manque de ressources en eau, des données sont fournies chaque année par l’ONG humanitaire Solidarités International. D’après son dernier rapport intitulé « baromètre de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement » publié en 2017, environ 2,6 millions de personnes meurent chaque année dans le monde du manque d’accès à l’eau potable, soit 7 500 morts par jour, dont 5 000 enfants de moins de 5 ans.

Un rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau, publié en 2017, précise par ailleurs que deux tiers de la population mondiale vit dans des zones souffrant de manque d’eau pendant au moins un mois par an. L’insalubrité de l’eau – qui génère des maladies mortelles telles que le choléra, l’hépatite et la typhoïde – y cause à elle seule 800 000 morts par an.

Quant au nombre de décès liés aux guerres dans le monde, il s’établit, selon les dernières données fournies par la Banque Mondiale, à 103 180 décès en 2016. Ce recensement est réalisé chaque année, depuis 1989, par le Programme de Données sur les Conflits de l’Université d’Uppsala en Suède (UCPD) – un projet de collecte d’informations sur les conflits armés dans le monde – qui inclue les victimes au sein de l’armée, des institutions étatiques et des représentants de l’État (cibles directes des guerres et conflits actuels), ainsi que les civils (cibles indirectes).

Au regard de ces études, Ségolène Royal a donc raison d’affirmer qu’aujourd’hui, le manque d’eau génère plus de décès que la guerre au niveau planétaire.

Margaux Deuley