Horizon Worlds est le jeu de réalité virtuelle développé par Meta.
Photo : Prunelle Menu/EPJT Dessin et montage : Coline Poiret/EPJT
Le mot métavers est dans toutes les bouches. Accessible via les nouvelles technologies, le monde virtuel intéresse de plus en plus les ingénieurs, les publics ou encore les marques qui l’utilisent pour booster leurs actions de communication. Le métavers est si désirable que tout le monde tente de se l’approprier pour engager sa révolution numérique. Mais est-il vraiment révolutionnaire ?
Par Prunelle Menu et Honorine Morel-Jean
Souvent associé aux casques de réalité virtuelle, le métavers ne se limite pas à ces derniers. Il peut aussi être accessible via de nouveaux types d’écran, des hologrammes ou des lunettes de réalité augmentée. Grâce à l’outil de son choix, l’utilisateur peut passer d’un monde numérique à un autre de manière extrêmement simple et rapide et y interagir avec d’autres usagers.
Créer son avatar dans un univers 3D
Le métavers va plus loin dans notre expérience des réseaux sociaux et du divertissement en ligne. L’objectif : une immersion totale. Le sentiment de présence réelle doit être le plus fort possible. Dans cet environnement numérique, pas question d’endosser le costume de personnages inventés par d’autres. L’utilisateur invente sa propre histoire, une vie parallèle à celle qu’il vit IRL (in real life, dans la réalité).
Une technologie qui ne fait pas l’unanimité
Si les entreprises qui s’emparent du métavers sont nombreuses, les expériences qu’elles proposent sont diverses. La Metaverse fashion week a par exemple été organisée du 24 au 27 mars 2022 sur la plateforme de réalité virtuelle Decentraland, développée par la fondation du même nom. Le quartier commercial de Decentraland abrite déjà des magasins qui vendent des collections virtuelles de Tommy Hilfiger, de Franck Muller ou encore d’Elie Saab.
Et puis, il y a bien sûr l’incontournable problème de l’utilisation des données. Les entreprises auront accès à des informations intimes, comme l’émotion ressentie par les joueurs, à travers leur avatar. Ces nouveaux capteurs, capables de sonder le joueur dans ses réactions face au jeu, peuvent alimenter une forme de « marketing émotionnel ».
Finalement, la condition d’un univers virtuel a minima réussi est que les perceptions (sensationnelles et émotionnelles) soient aussi vraies que possible. Mais qu’apporte-t-il de plus à la réalité ? La marque Heineken a annoncé le 21 mars 2022 qu’elle sortait une nouvelle bière, uniquement sur le métavers. La Heineken Silver aurait un goût « d’une grande quantité de pixels, [avec] un soupçon de code informatique et beaucoup de nuits de programmation ».
En cherchant à assimiler sensations de la vie réelle et innovation technologique, le métavers ne semble pas révolutionner grand chose, pour l’instant.