Une énorme marée noire a commencé à s’abattre sur les côtes de la Louisiane (voir le diaporama sur lepoint.fr). En tout, quatre États ont déclaré l’état d’urgence. La faute à une plate-forme pétrolière qui a explosé et qui a coulé jeudi 22 avril, causant la mort de onze personnes. Depuis, les autorités américaines tentent d’éteindre l’incendie et surtout de contenir le pétrole avant qu’il n’atteigne trop le fragile écosystème des côtes. Jeudi, la compagnie pétrolière BP qui exploitait la plate-forme « Deepwater Horizon » a estimé que la fuite de mazout dans la mer pourrait atteindre 800 000 litres par jour. Ce qui explique que la circonférence de la nappe approche les 1 000 kilomètres… Des robots ont été dépêchés sur place pour colmater la fuite, pour l’instant sans succès. En attendant, les garde-côtes ont enflammé la nappe pour ralentir sa progression.
Cette catastrophe met Barack Obama dans une position plutôt inconfortable. Le Président américain venait de lever, fin mars, un moratoire sur le forage pétrolier en mer, au grand dam des associations écologistes. La Maison-Blanche a ainsi opéré un revirement en décrétant qu’elle n’autorisera aucun nouveau forage avant que les causes de l’explosion de la plate-forme ne soient établies. De son côté, BP, qui est d’ores-et-déjà attaqué en justice, devra au final supporter le coût des énormes moyens employés.
Pas de marée noire, mais une véritable tempête pour la prestigieuse banque d’investissement Goldman Sachs. Pendant la crise des subprimes, elle aurait trompé ses clients en les poussant à investir dans des placements risqués alors qu’elle-même pariait sur la dévaluation de ces produits. L’autorité américaine de régulation des marchés boursiers (SEC) a porté plainte contre elle pour fraude. La banque est également pointée du doigt par une commission d’enquête du Sénat. Au cœur de l’affaire se trouve un Français, Fabrice Tourre, nommément cité par la SEC. Il a nié ces accusations, tout comme les dirigeants de Goldman Sachs, alors que toute une série d’e-mails les mettent directement en cause.
L’armée française a, elle, été mise en cause cette semaine : elle a reconnu être l’auteur d’une bavure en Afghanistan. Le 6 avril, elle a tué « par erreur » quatre adolescents âgés de 10 à 15 ans qui se trouvaient à proximité d’insurgés. Hervé Morin, ministre de la Défense, a estimé que l’armée n’a « pas fauté, c’est un accident ».
L’armée russe va, elle, tâcher de ne pas faire de bavures au large de la Crimée, déjà que sa présence fait des vagues. L’Ukraine l’a autorisé mardi à maintenir sa flotte dans cette région jusqu’en 2042. Mais le vote du Parlement a été très, très houleux : les députés en sont carrément venus aux mains et ont pris à parti le président de l’Assemblée à grands renforts d’œufs et de fumigènes… Une bien belle image de démocratie, donc. La justice ukrainienne va ouvrir une enquête sur ces incidents.
Après la Grèce, les spéculateurs cherchent de nouvelles cibles. L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé les notes du Portugal (de A+ à A-) puis de l’Espagne (de AAA à AA). Tandis que l’Espagne a relativisé cette « mauvaise note », plusieurs voix se sont élevées contre les agences de notation elles-mêmes.
Alors que plusieurs voix s’élèvent aussi en France, mais contre la burqa cette fois-ci, la Belgique a elle franchi le pas. La Chambre des représentants a voté jeudi l’interdiction du port du voile islamique intégral dans l’espace public. Si le Sénat confirme ce vote, ce qui est probable, la Belgique sera le premier pays d’Europe à interdire la burqa. Et pendant ce temps-là en revanche, la crise politique continue, avec de fortes tensions entre francophones et néerlandophones.
Charles Pasqua a été finalement condamné à un an de prison avec sursis pour complicité d’abus de biens sociaux et recel, dans une seule des trois affaires dans lesquelles il était impliqué. Puisqu’il préfère voir le côté positif, l’ancien ministre de l’Intérieur s’est félicité pour… ses deux relaxes. Le verdict de la Cour de justice de la République laisse un goût d’inachevé et pose des questions sur le fondement même de ce tribunal, où des parlementaires sont amenés à juger un autre homme politique.
Un autre ancien ministre, justement, était sous le feu des projecteurs cette semaine. Libération a frappé fort dès lundi en attaquant frontalement Édouard Balladur dans l’affaire de l’attentat de Karachi en 2002. L’ancien Premier ministre est soupçonné d’avoir financé sa campagne présidentielle de 1995 avec des commissions douteuses. Il a démenti ces accusations dans une tribune au Figaro avec des arguments… que Libération s’est empressé de démonter. Mercredi, Édouard Balladur a été entendu, à sa demande, par la mission d’information parlementaire sur l’attentat de Karachi, dont le rapporteur a ensuite déploré les nombreuses entraves de l’exécutif à son travail.
Les professeurs ont le blues. Mercredi, c’est un élève de 4ème, âgé de 13 ans, qui a poignardé son professeur de biologie dans un collège d’Aumetz (Moselle). L’homme de 61 ans avait convoqué cet élève décrit comme « sans problème » pour un cahier mal tenu…
Vendredi, un enseignant d’éducation physique s’est suicidé dans la salle des professeurs de son collège à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle). La raison de son geste serait plus personnelle que professionnelle.
L’hebdomadaire satirique Siné Hebdo ne s’est pas suicidé, mais a tiré sa révérence. Né il y a presque deux ans d’une scission avec Charlie Hebdo, son dernier numéro est paru mercredi. La faute à un lectorat trop peu nombreux (30 000) pour survivre.
« Ciao ! » aussi pour l’Olympique Lyonnais à la Ligue des Champions : son beau parcours s’est achevé cruellement mardi soir. Les « Gones » ont été largement battus à domicile (0-3) par le Bayern Munich, qui avait déjà remporté le match aller (1-0). Les Allemands rencontreront en finale l’Inter Milan, qualifié malgré sa défaite 1-0 à Barcelone après sa victoire 3-1 au match aller. Une finale que ratera Franck Ribéry puisque l’UEFA a décidé de le suspendre pour 3 matches après son carton rouge la semaine dernière.
Malgré tout, l’OL est en finale de la Ligue des Champions… féminine ! Les Lyonnaises se sont qualifiées mercredi face aux Suédoises d’Umeå en obtenant le match nul (0-0) après avoir gagné 3-2 au match aller. Elles rencontreront en finale le club allemand de Potsdam le 20 mai à Getafe.
Lyon a aussi été concerné par la dissolution de sept groupes de supporters de football, jeudi, une action d’une ampleur inédite dans le paysage sportif français. Ces décisions concernent principalement Paris mais aussi Nice et donc Lyon. Les associations ont annoncé qu’elles allaient contester cette dissolution devant le Conseil d’Etat.
Le club de rugby de Montauban a lui échappé à la dissolution mais, en proie à de graves difficultés financières, il a déposé le bilan mardi et placé en redressement judiciaire. Il accepte de fait la relégation en Pro D2 alors qu’il s’était sauvé sportivement de justesse. Cela fait le bonheur de Bayonne, qui se maintient dans le Top 14 malgré sa 13ème place cette saison.
Les tenniswomen françaises se maintiennent elles aussi ! Elles ont eu chaud, mais restent dans l’élite mondiale de la Fed Cup. L’équipe de France a battu l’Allemagne 3-2 le week-end dernier en barrage et gagne donc le droit de rester dans le groupe mondial. La finale de la compétition opposera l’Italie aux Etats-Unis.
EN BREF
En France…
– Plusieurs milliers d’agriculteurs (plus de 11 000 selon les organisateurs, 3 800 selon la préfecture) ont manifesté mercredi à Paris, avec 1 500 tracteurs pour marquer le coup. Ils ont dénoncé la forte baisse de leurs revenus et la perte de compétitivité de leur secteur.
– Le journaliste anglais Ian Bailey a été arrêté le week-end dernier à Dublin. Il est soupçonné d’avoir tué Sophie Toscan du Plantier (épouse de l’ancien patron de Gaumont Daniel Toscan du Plantier) le 23 décembre 1996 à Toormore, en Irlande. Un juge d’instruction français avait émis un mandat d’arrêt européen en février dernier. Placé sous contrôle judiciaire, Ian Bailey a été remis en liberté et a fait appel de la décision d’extradition vers la France.
– Philippe Berre, l’escroc qui avait notamment embobiné une commune de la Sarthe pour relancer le chantier d’une autoroute (fait qui a inspiré le film « A l’origine »), a été condamné jeudi à quatre ans de prison ferme. Il était jugé à Châteauroux pour 51 infractions d’abus de confiance.
Dans le monde…
– L’ancien dictateur du Panama Manuel Noriega a été placé en détention provisoire en France suite à une audience publique au tribunal correctionnel de Paris. Il va être jugé pour blanchiment d’argent, un motif pour lequel il avait déjà été condamné (en son absence) en 1999, écopant de 10 ans de prison et 11,4 millions d’euros. C’est un retour à la case prison pour celui qui fut jadis un informateur de la CIA, puisqu’il a passé 17 ans dans une prison américaine pour trafic de drogue avant d’être extradé en France. De son côté, le Panama va réclamer l’extradition de son ancien chef d’Etat pour des meurtres d’opposants à son régime.
– Le président soudanais Omar El-Béchir a été réélu avec 68 % des voix à la tête du pays après l’annonce lundi des résultats de la première élection présidentielle pluraliste depuis 24 ans. Le plus dur commence maintenant pour lui, alors qu’il est notamment sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre.
– Le journaliste tunisien Taoufik Ben Brik a été libéré mardi après six mois de détention et un procès qualifié de « politique ». Alors que le président-dictateur Ben Ali continue sa chasse aux journalistes dissidents, Ben Brik envisage de se présenter aux prochaines élections. Le site Internet du Nouvel Observateur a été une victime collatérale de cette affaire puisqu’il est maintenant censuré par le régime tunisien.
Dans les sports…
– Le gymnaste Français Yann Cucherat a conservé son titre européen aux barres parallèles, dimanche dernier à Birmingham. Son compatriote Hamilton Sabot a lui terminé 3ème de la compétition.
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