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MONDE

 

Des centaines de milliers de personnes, voire “des millions” selon l’armée, ont manifesté dimanche 30 juin en Egypte, un an jour pour jour après l’investiture du président islamiste Mohamed Morsi. Les manifestants lui reprochent de les avoir “trahis”, notamment avec l'adoption autoritaire d'une nouvelle Constitution sans consultation des autres forces politiques, et de n’avoir “pas tenu ses promesses”. De violents affrontements ont opposé partisans et opposants de Mohamed Morsi dimanche et dans les jours suivants. Au moins 16 personnes ont été tuées et au moins 800 autres blessées.

La contestation a divisé au sein même du gouvernement. Six ministres ont ainsi démissionné lundi – aucun n’appartenant aux Frères musulmans. Puis l’armée est entrée dans le jeu en lançant lundi soir un ultimatum aux responsables politiques pour “satisfaire les demandes du peuple” – qui demandait notamment le départ de Mohamed Morsi – sous quarante-huit heures, sinon quoi elle présenterait sa propre “feuille de route”. Le gouvernement a aussitôt rejeté cet ultimatum, qui a expiré mercredi. C’est là que tout s’est accéléré. Le chef d'état-major, Abdel Fattah Al-Sissi, a annoncé à la télévision que la Constitution était suspendue et que Mohamed Morsi était remplacé par le président de la Haute Cour constitutionnelle, Adly Mansour.

Tandis que le président appelait à résister “pacifiquement” contre ce “coup d’Etat”, l’annonce de l’armée a été accueillie par la liesse sur la place Tahrir du Caire. L'armée a promis de ne pas se mêler des affaires politiques, gérées par un gouvernement d'union nationale temporaire avant de nouvelles élections.

 

Trois semaines après les révélations du programme “Prism” de surveillance d’Internet par les Etats-Unis, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel a révélé dimanche 30 juin que les Etats-Unis avaient espionné l’Union européenne en piratant le système informatique et en plaçant des micros dans les institutions européennes. Des Etats membres comme la France, l’Allemagne et l’Italie auraient également été spécifiquement définis comme des “cibles à attaquer”.

Ces révélations ont provoqué un tollé en Europe, l’UE exigeant “une clarification complète et urgente de la part des Etats-Unis à propos de ces allégations”. François Hollande a demandé aux Etats-Unis de “cesser immédiatement” cet espionnage. En déplacement en Afrique, Barack Obama a minimisé l’affaire, promettant aux Européens “toutes les informations” sur le sujet. Son chef de la diplomatie, John Kerry, a lui affirmé que “chaque pays dans le monde qui est impliqué dans les affaires internationales (…) exerce de nombreuses activités afin de protéger sa sécurité nationale” et que “cela n'est pas inhabituel pour un grand nombre de pays”.

 

L’ancien consultant de la NSA à l’origine des révélations de “Prism”, Edward Snowden, est toujours réfugié dans la zone de transit internationale de l’aéroport de Moscou. Mais il s’est retrouvé indirectement au cœur d’une nouvelle crise diplomatique cette semaine. Alors que le président bolivien, Eva Morales, revenait d’une conférence internationale à Moscou mardi 2 juillet, son avion s’est vu refuser le survol de plusieurs territoires européens, notamment français, portugais, espagnols et italiens, après qu’une rumeur indiquait qu’Edward Snowden, recherché par les Etats-Unis, était à bord. L’avion présidentiel a donc dû se dérouter et se poser dans l’urgence à Vienne. Après plusieurs heures de négociations et de vives protestations en Amérique du Sud, les Etats européens ont finalement autorisé le survol de leurs territoires. La Bolivie et plusieurs autres pays sud-américains ont exigé des excuses publiques.

Par ailleurs, la France a annoncé jeudi 4 juillet avoir rejeté la demande d’asile d’Edward Snowden. "Il fait l'objet de poursuites. (…) Si, par hasard, il entrait sur le territoire, la police serait tenue de l'interpeller car il y a une demande d'extradition des Etats-Unis", a expliqué au Monde une source au ministère de l’Intérieur.

 

La Croatie est officiellement entrée dans l’Union européenne, lundi 1er juillet. Zagreb est ainsi devenue le 28e membre de l’UE, vingt-deux ans après son indépendance. Cette entrée historique est toutefois assombrie par les difficultés économique que connaît actuellement l’ex-République yougoslave.

 

L'ingénieur américain Douglas Engelbart, inventeur de la souris d'ordinateur, est décédé mardi 3 juillet à l'âge de 88 ans. Le brevet de cette souris, au départ une boîte en bois avec deux roues en métal, avait été déposé en 1967. Engelbart avait reçu en 2000 la médaille nationale de la technologie, la plus haute distinction du secteur. En effet les travaux de ce pionnier de l'informatique et de son équipe ont mené l'informatique à des innovations telles que la visioconférence, le courrier électronique, les "fenêtres" et le lien hypertexte.

 

FRANCE

 

Le Conseil constitutionnel a rejeté jeudi 4 juillet les comptes de la campagne de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2012. L’ex-candidat UMP l’avait saisi après un premier rejet par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), en janvier. Les “sages” de la rue de Montpensier ont notamment ajouté à ses comptes de campagne :

  • 80 % du grand meeting de Villepinte le 11 mars 2012, alors que Nicolas Sarkozy avait fait supporter la moitié des 3,042 millions d’euros par l’UMP ;

  • le meeting de Toulon en décembre 2011, jugé à “caractère électoral” alors que Nicolas Sarkozy ne s’est déclaré candidat qu’en février (155 715 euros) ;

  • huit “réunions publiques” tenues par Henri Guaino, alors conseiller de Nicolas Sarkozy, entre le 22 octobre 2011 et le 10 février 2012 (17 752 euros) ;

  • la moitié du coût du site Internet de l’UMP, alors que Nicolas Sarkozy n’en avait déclaré que 20 % dans ses comptes propres (175 453 euros) ;

  • deux contrats pour des sondages, d’un montant total de 128 360 euros.

Le total de 1,6 million d’euros ajouté aux comptes de campagne entraîne pour Nicolas Sarkozy un dépassement de 466 118 euros. En outre, l’ancien chef de l’Etat va devoir rembourser au Trésor public l’avance forfaitaire de 153 000 euros accordée à tous les candidats ainsi qu’une amende de 363 615 euros. C’est la première fois que les comptes d’un président en campagne sont rejetés. Aussitôt après l’annonce de cette décision, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il démissionnait “immédiatement” du Conseil constitutionnel afin de retrouver sa liberté de parole – un “refus de siéger” plutôt qu’une démission dans les faits, tout ancien président de la République étant membre de droit du Conseil. Le lendemain, il a dénoncé dans un communiqué une “situation inédite sous la Ve République [qui] met en péril la formation qui doit préparer l'alternance tellement nécessaire au socialisme”.

Ce coup de tonnerre du Conseil constitutionnel entraîne des conséquences dramatiques pour l’UMP. Déjà largement endetté, le principal parti d’opposition ne pourra pas percevoir les 11 millions d’euros auxquels il pouvait prétendre. Dès jeudi soir, le président de l’UMP, Jean-François Copé, a lancé une “grande souscription nationale” auprès de ses électeurs. Les proches de Nicolas Sarkozy ont, eux, dénoncé un “acharnement” et un “climat de chasse au Sarkozy”.

 

Quelques jours avant, dimanche 30 juin, les adhérents de l’UMP avaient très largement approuvé (à 92%) les nouveaux statuts du parti et refusé un nouveau vote sur l’élection de leur président avant 2015, lors d’un référendum électronique qui a connu 27% de participation. Ce résultat était attendu après un accord entre Jean-François Copé, qui reste donc le dirigeant de l’UMP, et François Fillon, sur une nouvelle direction du parti.

 

Le Monde a révélé jeudi 4 juillet que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) possédait, à l’instar de la NSA avec “Prism”, un vaste programme de surveillance des communications en France. Les services de renseignement sont ainsi capables de tracer e-mails, appels téléphoniques ou encore SMS échangés sur le territoire – sans forcément pouvoir en connaître le contenu. Ces informations peuvent ensuite être utilisés par la DGSE mais également la Direction centale du renseignement intérieur (DCRI), les douanes, les services de lutte contre le blanchiment d’argent ou même, parfois, par la police judiciaire. A la différence du “Prism” américain, encadré par la loi, le dispositif français n’est en soi pas “illégal” mais “a-légal”, explique Le Monde, car la loi ne prévoit actuellement pas ce cas de figure.

Matignon a démenti vendredi ces affirmations, assurant que “plusieurs services font des interceptions de sécurité [mais que] l'ensemble de ces interceptions sont régies par la loi de 1991”, qui régit le “secret des correspondances électroniques”.

 

Quelques jours après l’annonce du budget de chaque ministère en 2014 (majoritairement en baisse), la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, a dénoncé mardi 2 juillet un “mauvais” budget. Son ministère va être le plus touché par l’austérité, avec une baisse de 7 % des crédits. Quelques heures plus tard, Matignon et l’Elysée ont annoncé que François Hollande, “sur proposition du Premier ministre”, avait mis fin à ses fonctions. Delphine Batho a été remplacée par le député socialiste du Gers Philippe Martin. Cette décision brutale a été aussitôt critiquée, notamment par Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui a regretté que l’écologie soit une “variable d’ajustement”, avec trois ministres en un an après le court mandat de Nicole Bricq, en 2012. D’autres y ont vu le signe d’un “machisme” de François Hollande.

La désormais ex-ministre n’a pas mâché ses mots lors d’une conférence de presse jeudi, accusant “certaines forces économiques” de “vouloir [sa] tête” et auxquelles le gouvernement aurait cédé. Elle a assuré n’avoir commis “aucune erreur” et a de nouveau fustigé le budget 2014, véritable “tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l'extrême droite dans notre pays”.

 

La cour d’appel de Versailles a ordonné jeudi 4 juillet à Mediapart et au Point de retirer de leurs sites les enregistrements à l’origine de l’affaire Bettencourt. Ces enregistrements, “volés” chez la milliardaire par son majordome, avaient révélé les soupçons de fraude fiscale et d’abus de faiblesse autour de l’héritière de L’Oréal, âgée de 90 ans et depuis placée sous tutelle. La justice a estimé que les enregistrements violaient la “vie privée” des protagonistes, ne relevant donc pas du “débat démocratique” comme elle l’avait d’abord exprimé en première instance puis en appel (2010) avant que la Cour de cassation ne vienne casser le jugement en 2011. Mediapart a aussitôt dénoncé une “censure” et d’autres médias comme Rue89, Arrêts sur images ou Libération ont proposé d’héberger les enregistrements, de tout façon largement disponibles sur Internet.

 

Le Parlement européen a levé mardi 2 juillet l’immunité parlementaire dont bénéficiait Marine Le Pen. Le parquet de Lyon avait formulé cette demande afin d’entendre la présidente du Front national après ses propos de décembre 2010 établissant un parallèle entre les “prières de rue” des musulmans et l’Occupation allemande pendant la Seconde guerre mondiale.

 

SPORTS

 

La numéro 1 française, Marion Bartoli, s’est qualifiée jeudi 4 juillet pour la finale du tournoi de tennis de Wimbledon en battant la Belge Kirsten Flipkens (6-1, 6-2). En demi-finale, elle avait écarté, l'Américaine Sloane Stephens (6-4, 7-5). Pour sa deuxième finale après celle de 2007 (perdue contre l’Américaine Serena Williams), elle affrontera samedi l’Allemande Sabine Lisicki, tombeuse de la Polonaise Agnieszka Radwanska (6-4, 2-6, 9-7).

 


 

L’équipe de France de basket féminin s’est inclinée d’un point en finale de l’Euro organisé dans l’Hexagone. Les “Braqueuses” ont été battues par les Espagnoles (69-70), dimanche 30 juin à Orchies, dans le Nord. Les Ibériques ont ainsi remporté le deuxième titre de leur histoire, vingt ans après leur premier sacre européen.

 

Le Tour de France s'est élancé samedi 29 juin de Porto-Vecchio, en Corse, dans un contexte une nouvelle fois assombri par les affaires de dopage. Après une semaine de course, c'est le Sud-Africain Daryl Impey qui porte le maillot jaune. Le Français Pierre Rolland a pour le moment le maillot à pois du meilleur grimpeur.

 

Le Brésil a remporté dimanche 30 juin la Coupe des confédérations, qui réunit les nations championnes de leur continent, en battant largement l’Espagne à Rio de Janeiro (3-0). C’est la troisième victoire consécutive des Brésiliens dans la compétition, qui ont ainsi mis fin à un record d’invincibilité des Espagnols en compétition (29 matchs).

 

Le directeur sportif du Paris Saint-Germain, le Brésilien Leonardo, a été suspendu en appel pour un an de toutes fonctions officielles pour avoir bousculé un arbitre après le match contre Valenciennes, le 5 mai au Parc des Princes. Il avait initialement été suspendu pour neuf mois.

 

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