Emploi, éducation, justice, environnement… A quelques jours du débat d’entre-deux tours, retour sur les principaux arguments du candidat, vérifiés au fil de la campagne.
Emploi
Depuis le début de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron n’a cessé de se présenter aux Français comme « le candidat du travail ». Selon lui, trop de personnes sont « prisonnières du chômage », à tel point qu’il affirme : « La France est le seul grand pays de l’Union européenne à ne pas avoir gagné la bataille contre le chômage de masse. » Une déclaration fausse au regard des taux de chômage des autres pays européens. Pour lutter contre le chômage, le candidat d’En Marche ! propose, entre autres, de revaloriser la formation professionnelle, « qui ne profite pas ou trop peu aux demandeurs d’emploi », souligne-t-il à juste titre.
Emmanuel Macron souhaite également donner accès aux allocations chômage pour les salariés qui démissionnent. Selon lui, il s’agit simplement de mettre un terme au « contournement de la loi » que représente la rupture conventionnelle. « es ruptures conventionnelles sont la première cause de fin de CDI », affirme-t-il. Mais le candidat d’En Marche ! fait erreur et surestime le recours à la rupture conventionnelle.
Mais le chômage n’est pas sa seule préoccupation. Il espère, en consacrant 5 milliards d’euros à la modernisation des exploitations agricoles, permettre aux agriculteurs de vivre « de leur travail et non des aides publiques ». Une mesure qu’il accompagne souvent de cet argument : « Un tiers de nos paysans vivent avec moins de 400 euros par mois ». Et, cette fois, il a raison.
Education
L’éducation a aussi été un thème fréquemment abordé lors des meetings du candidat d’En Marche !. Ce dernier souhaite s’attaquer aux inégalités persistantes au sein du système scolaire français et améliorer l’acquisition des fondamentaux en maternelle et en primaire, notamment dans les quartiers défavorisés. Dans cet objectif, il veut diviser par deux les effectifs des classes de CP et de CE1 en REP (réseaux d’éducation prioritaire).
A Marseille, au cours du premier rassemblement après l’annonce de sa candidature, Emmanuel Macron a dressé le constat suivant pour justifier sa position : « Dans certains quartiers, deux élèves sur trois ne savent ni lire, ni écrire, ni compter ». Un diagnostic imprécis qui n’a été démontré par aucune étude. Emmanuel Macron a, par la suite, nuancé son propos. Le 20 mars, à l’occasion du Grand débat organisé par TF1, il a par exemple déclaré que « 20% des élèves en CM2 ne savent pas bien lire, écrire, ou compter », ce qui correspond davantage à la réalité.
Justice
Si le candidat En Marche ! défend une justice pénale « plus efficace », son diagnostic de l’état de la justice en France s’est révélé plusieurs fois erroné. En affirmant que « les peines de moins de deux ans sont systématiquement non appliquées » et que « pour 170 000 interpellations pour usages de stupéfiants, il n’y a eu que quelques centaines de peines de prison », Emmanuel Macron sous-estime la réalité.
Défense
Emmanuel Macron justifie la mise en place d’un service militaire obligatoire et universel d’un mois* en expliquant que cela « concernera 600 000 jeunes et aura un coût de fonctionnement de 2 milliards d’euros maximum ». A tort : la mesure concernerait 800 000 jeunes contre 600 000 annoncés par le candidat, son coût serait donc bien supérieur à celui annoncé.
Environnement
Emmanuel Macron souhaite maintenir le cap des 50 % d’énergie nucléaire à l’horizon 2025. Pour justifier sa défense du nucléaire, il a notamment affirmé dans L’Émission politique de France 2 qu’en fermant ses centrales, « l’Allemagne a rouvert des centrales à charbon, ça pollue encore plus ». Une déclaration fausse : ses émissions de gaz à effet de serre ont en réalité reculé entre 2012 et 2015.
Institutions
Le thème de la moralisation de la vie publique a été très abordé durant cette campagne, notamment suite à l’affaire Fillon. Emmanuel Macron souhaite que son mouvement oeuvre à une renouvellement de la classe politique et désire des élites plus responsables. « Je suis le seul à vouloir imposer un casier judiciaire vierge à ceux qui souhaitent se faire élire », a-t-il déclaré en janvier 2017. Cette affirmation est fausse car il n’est pas le seul candidat à avoir cette exigence.
Cet article ne reflète ni l’intégralité des arguments du candidat, ni les choix éditoriaux de Factoscope. II recense les principaux propos évalués comme étant vrais ou faux, entre septembre 2016 et mai 2017 par les médias hexagonaux.
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* ces propos sont issus du programme du candidat : https://en-marche.fr/
Photo Eric Feferberg/AFP