La pression diplomatique s’est intensifiée, cette semaine, contre la Syrie. La Ligue arabe a décidé samedi 12 novembre d’exclure provisoirement Damas, constatant que la médiation de l’organisation, qui prévoyait notamment l’arrêt des violences contre les civils et qu’avait acceptée le régime syrien, n’était pas respectée. La Jordanie et la Turquie ont ensuite appelé le président Bachar al-Assad à quitter le pouvoir.
En réponse à ces annonces, la Syrie a affirmé qu’elle boycottera les Jeux panarabes qui se dérouleront à Doha en décembre, tandis que les partisans du régime s’en sont pris à plusieurs ambassades, comme celle de l’Arabie Saoudite, de la Turquie, du Qatar ou encore du Maroc. Des représentations diplomatiques de la France, comme le consulat honoraire à Lattaquié, ont également été visées. Le ministère français des affaires étrangères a convoqué dès dimanche l’ambassadrice syrienne en France avant de rappeler son ambassadeur à Damas, mercredi.
A l’intérieur du pays, la contestation est toujours aussi vive. Un centre des services secrets du régime a été attaqué mercredi, une attaque revendiquée par « l’Armée syrienne libre », une force d’opposition armée créée cet été. Bachar al-Assad a semblé donner quelques gages à ses détracteurs en libérant mardi près de 1 200 détenus. Mais la veille, au moins 70 civils et militaires avaient été tuées dans le pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, faisant de cette journée l’une des plus meurtrières depuis le début de la contestation, en mars.
Une autre contestation est encours depuis plusieurs mois, dans plusieurs pays, contre les injustices liées aux excès du capitalisme. Aux Etats-Unis, le mouvement des « anti-Wall Street » a été délogé lundi 14 novembre de son campement californien, à Oakland. Dès le lendemain matin, les militants installés à New York ont subi le même sort, ce qui n’a pas empêché un bon millier d’entre eux de manifester jeudi dans les rues de la « Grosse Pomme ». A Paris, la centaine d' »Indignés » a également été évacuée mardi 15 novembre par la police, avant que quelques irréductibles reviennent s’installer ensuite. A Londres, les « anti-Wall Street » britanniques ont bravé l’ultimatum qui leur intimait de lever le camp d’ici à jeudi. Une procédure judiciaire est désormais en cours pour faire évacuer de force les militants.
Contre lui, la contestation était aussi très vive après son implication dans des affaires de corruption et de moeurs. En Italie, le président du Conseil, Silvio Berlusconi, a officiellement quitté le pouvoir sous les huées, samedi 12 novembre. Mais « il Cavaliere » a aussitôt prévenu qu’il ne prenait pas sa retraite politique et qu’il comptait encore influencer la vie politique italienne.
Le nouveau gouvernement dirigé par l’indépendant Mario Monti, lui, est désormais en place. Le successeur de Silvio Berlusconi a présenté mercredi la composition de son équipe gouvernementale, composée de 17 membres. Particularité : outre ses fonctions de président du Conseil, l’économiste et ancien commissaire européen Mario Monti est… également ministre de l’Economie. Il a obtenu dès jeudi la confiance du Sénat, annonçant de nouvelles mesures d’austérité pour réduire la dette publique de l’Italie, qui atteint 120% de son produit intérieur brut (PIB).
Trois otages français enlevés le 28 mai 2011 au Yémen ont été libérés, lundi 14 novembre. Les trois humanitaires, deux femmes et un homme âgés entre 25 et 30 ans et travaillant pour l’ONG française Triangle génération humanitaire, étaient retenus par Al-Qaida. Le sultanat d’Oman a joué l’intermédiaire entre les ravisseurs et la France, qui a assuré n’avoir payé aucune rançon mais plusieurs millions de dollars auraient été versés en « récompenses », selon des sources tribales.
On ne saura pas non plus si des « mallettes d’argent » ont bien circulé de l’Afrique vers la France. Le parquet de Paris a classé sans suite l’enquête sur les accusations de Robert Bourgi à l’encontre de Jacques Chirac et Dominique de Villepin dans « l’affaire des mallettes », a-t-on appris mardi 15 novembre. En septembre, cet ancien conseiller de l’Elysée avait accusé avec fracas les deux hommes d’avoir perçu des valises d’argent liquide provenant de chefs d’Etat africains. Le parquet de Paris a estimé qu’aucune preuve ne venait confirmer ses propos. La décision a déçu les partisans de la transparence en Afrique. Robert Bourgi va désormais devoir faire face aux plaintes en diffamation de Jacques Chirac et Dominique de Villepin.
A la recherche d’économies tous azimuts pour réduire la dette de l’Etat, le gouvernement a ciblé cette semaine les prestations sociales. François Fillon a annoncé mardi 15 novembre l’instauration d’un quatrième jour de carence pour les salariés du privé en arrêt maladie, tandis que les fonctionnaires se verront eux imposer un jour de carence. La carence est la durée pendant laquelle les salariés ne perçoivent pas encore les indemnités de la Sécurité sociale au début de leur arrêt maladie. La décision du gouvernement a été entérinée par l’Assemblée nationale dès la nuit de mardi à mercredi.
Ce même mardi, Nicolas Sarkozy a prononcé à Bordeaux (Gironde) un discours attendu consacré à la fraude sociale, qui coûterait chaque année entre 8 et 15 milliards d’euros à la Sécurité sociale. Le président de la République a renoué avec un thème largement abordé lors de sa campagne présidentielle en 2007. Il a notamment confirmé que les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) devront travailler sept heures pour les collectivités, comme l’avait annoncé Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, en septembre.
Toujours dans l’objectif de réduction du déficit public, la ministre du Budget,Valérie Pécresse, a annoncé lundi 14 novembre que les budgets de communication des ministères allaient être réduits, permettant de dégager une économie de 40 millions d’euros. Par cette décision, le gouvernement a pris acte des récentes critiques de la Cour des comptes sur ces budgets de communication ministérielle, souvent engagées dans des conditions discutables.
Le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle, François Hollande, a dévoilé mercredi 16 novembre son équipe de campagne. Les fidèles du député de Corrèze apparaissent aux postes-clés, associées à des « nouvelles têtes » relativement inconnues du grand public (voir l’organigramme complet). Pierre Moscovici, député du Doubs, est le directeur de campagne, le député européen Stéphane Le Foll, responsable de l’organisation, tandis que Michel Sapin, député de l’Indre, pilotera le projet présidentiel. L’ancien candidat à la primaire Manuel Valls dirigera la communication de la campagne, qui sera dotée de quatre porte-parole : deux élues proches de Ségolène Royal,Najat Vallaud-Belkacem (conseillère générale du Rhône) et Delphine Batho (députée des Deux-Sèvres), accompagnées de Bruno Le Roux (député de Seine-Saint-Denis) et de Bernard Cazeneuve (maire de Cherbourg).
Mais le candidat socialiste a dû faire face à une véritable cacophonie cette semaine, au sujet de l’accord programmatique et de circonscriptions avec Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui permettrait aux deux formations de gouverner ensemble en cas de victoire de la gauche en 2012. Les deux partis ont bien trouvé un accord mardi 15 novembre, avec notamment la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d’ici à 2025, mais actant également leurs désaccords, concernant le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche) et l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). L’accord a aussitôt été raillé par l’UMP, qui a pointé une « négociation absurde : ‘un réacteur contre une circonscription' ».
Mais un paragraphe de cet accord a été purement et simplement supprimé lors de son passage devant le bureau national du PS. Il concerne l’abandon de la filière du MOX (« mélange d’oxydes »), un combustible fabriqué à partir d’uranium ou de plutonium après leur utilisation dans les centrales nucléaires. Plus radioactif que le combustible courant, il est utilisé dans 20 réacteurs en France. Le groupe public français Areva, qui produit 95% du MOX dans le monde, a rapidement annoncé mercredi être intervenu auprès du PS pour rappeler que cette filière concerne « plusieurs milliers d’emplois ».
Les écologistes ont immédiatement dénoncé cette modification de l’accord dans leur dos. Après une nouvelle négociation entre les deux partis, le passage a été réintégré avec la précision que la quantité de MOX sera « réduite » en raison de la réduction de la part du nucléaire dans l’électricité produite (de 75% aujourd’hui à 50% en 2025), voulue par François Hollande.
Autre volet de l’accord entre le PS et EELV : des circonscriptions « laissées » par les socialistes aux écologistes. Cela fait grincer des dents du côté du PS, notamment à Paris où l’arrivée de la secrétaire nationale écologiste, Cécile Duflot, qui a déclaré sa candidature mardi, n’est pas du tout du goût de la fédération socialiste locale. Cette dernière a voté jeudi 17 novembre une motion réclamant la révision de l’accord, au lendemain de la sortie de Bertrand Delanoë, le maire PS de la capitale, qui a dénoncé « un parachutage ».
Outre les négociations entre écologistes et socialistes, le nucléaire a aussi surgi dans l’actualité quand l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a annoncé mardi 15 novembre avoir détecté des traces d’iode radioactive dans l’air en France -en quantité insuffisante pour être dangereuses (lire le communiqué de l’IRSN). Selon l’IRSN, ces traces proviendraient d’Europe centrale mais aucun incident n’a été détecté dernièrement. Le suspens a couru pendant deux jours, avant que la Hongrie explique qu’une de ses installations de production d’isotopes à usage médical ou industriel a connu une fuite qui n’a été colmatée… que deux mois après son début.
EN BREF
En France…
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Le groupe automobile français PSA (Peugeot-Citroën) a annoncé mardi 15 novembre la suppression d’au moins 4 200 emplois en France, dans le cadre de son plan européen de « réduction des coûts » expliqué par Philippe Varin auFigaro. Devant les vives réactions des syndicats, le PDG de PSA a été reçu par Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Le gouvernement a ensuite affirmé qu’il n’y aurait « pas de licenciements ». L’ensemble de ces postes seront supprimés par la non-reconduction des emplois précaires (contrats à durée déterminée et intérimaires), qui seront ensuite reclassés. N’étant pas actionnaire du groupe automobile, l’Etat n’a toutefois que peu de moyens d’action en cas de licenciements.
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Pour placer le mariage homosexuel au coeur de la campagne présidentielle de 2012, l’union de deux hommes a été célébrée symboliquement samedi 12 novembre par le maire communiste de Cabestany (Pyrénées-Orientales). Claude Greff, secrétaire d’Etat à la Famille, n’a pas tardé pour dénoncer une « provocation électoraliste ». Après l’annulation en 2004 du mariage gay prononcé par Noël Mamère à Bègles (Gironde), la Cour de cassation avait rappelé l’illégalité de l’union par le mariage de deux personnes du même sexe.
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Le journaliste et écrivain français Pierre Dumayet est décédé jeudi 17 novembre à l’âge de 88 ans. Il était considéré comme un pionnier de la télévision française pour avoir travaillé sur le premier journal télévisé du groupe audiovisuel public ORTF, en 1949. Amoureux de la littérature française, il y aura consacré pas moins de 26 émissions télévisées, dont « Lecture pour tous » de 1953 à 1968. Il a également été à l’origine de l’émission de grands reportages « Cinq colonnes à la une », diffusée de 1959 à 1968. (Voir la vidéo)
Dans le monde…
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Un soldat français a été tué lundi 14 novembre en Afghanistan, dans la province de Kapisa. Goran Franjkovic, légionnaire du 2e régiment étranger du génie de Saint-Christol (Vaucluse), est le 76e militaire française à tomber en Afghanistan depuis 2001.
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En Allemagne, les autorités ont mis au jour un groupuscule néo-nazi responsable de la mort d’au moins dix personnes (neuf immigrés et une policière) entre 2000 et 2007. Parmi le trio responsable de ces actes, deux hommes trentenaires se sont suicidés début novembre après l’échec d’un braquage, tandis qu’une femme a été arrêtée dimanche 13 novembre. L’affaire a déclenché une polémique sur l’efficacité des services de renseignements outre-Rhin.
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Dix-huit enfants âgés de 5 et 6 ans ainsi que leur instituteur ont été tués dans un accident de la route, mercredi 16 novembre dans la province de Gansu dans le nord-ouest de la Chine. Leur minibus surchargé (64 passagers au lieu de 9 autorisés) a heurté un camion sur le chemin de l’école maternelle. Cet accident a été perçu en Chine comme une preuve supplémentaire de l’inefficacité du gouvernement chinois face aux besoins financiers et matériels de l’éducation.
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Au moins le coup de com’ est réussi. La société italien d’habillement Benetton, connue pour ses campagnes choc, a dévoilé mardi 15 novembre ses nouvelles affiches de publicité dont l’objectif est de lutter contre le racisme. On peut y voir le pape Benoît XVI embrasser un imam du Caire,Barack Obama faire de même avec le président chinois, ou encore NicolasSarkozy et Angela Merkel échangeant un baiser. Pas du tout du goût des concernés : le Vatican a demandé la suppression des affiches impliquant le pape et a annoncé des poursuites judiciaires contre Benetton. Sous la pression, la marque italienne a retiré ce photomontage jeudi.
Dans les sports…
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Le tennisman suisse Roger Federer, au palmarès déjà bien fourni, a remporté pour la première fois de sa carrière le tournoi de Paris Bercy, dimanche 13 novembre, en battant en finale le Français Jo-Wilfried Tsonga (6/1, 7/6, voir le résumé en vidéo). Tsonga, nouveau numéro 6 mondial, débutera le Masters de Londres (qui réunit les 10 meilleurs joueurs mondiaux) dimanche 20 novembre contre… Roger Federer, avant d’affronter le numéro 1 mondial, Rafael Nadal.
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Quatre jours après la courte victoire (1-0) contre les Etats-Unis, l’équipe de France de football n’a pu faire mieux qu’un match nul (0-0, voir le résumé en vidéo) contre la Belgique, mardi 15 novembre à Saint-Denis. Peu rassurant à sept mois du début de l’Euro en Ukraine et en Pologne.
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Le pilote britannique Lewis Hamilton a remporté dimanche 13 novembre le Grand Prix de Formule 1 d’Abu Dhabi. Il a ainsi empoché sa troisième victoire de la saison, lors d’une course notamment marquée par l’abandon de l’Allemand Sebastian Vettel, déjà assuré de conserver son titre de champion du monde avant la dernière course, le 27 novembre au Brésil.
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Sur les six clubs de rugby français engagés en Coupe d’Europe (H-Cup), seul Toulouse l’a emporté, dimanche 13 novembre, à domicile face aux Anglais deGloucester (21-17). La veille, Montpellier avait réussi le premier match de son histoire dans cette compétition en accrochant le tenant du titre irlandais,Leinster (16-16). Dans le même, c’était l’hécatombe côté tricolore avec la défaite de Castres contre les Llanelli Scarlets gallois (23-31) tandis que Clermont cédait devant les Irlandais d’Ulster (11-16) et que Biarritz perdait contre les Gallois d’Ospreys (21-28). Vendredi, le Racing Metro avait déjà été vaincu par des Gallois, à Cardiff (20-26).
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